Depuis des années, des millions de salariés – pour la plupart ouvriers ou employés – ont réussi à sortir du carcan des 35 heures grâce aux heures supplémentaires. Ils travaillent durement et c'est ce qui leur permet, à la fin du mois, très concrètement, sur la fiche de paie, de bénéficier d'une augmentation.
Comme beaucoup d'entre nous sur ces bancs, je l'ai mesuré dans ma circonscription. Je pense en particulier aux ouvriers potiers d'une entreprise de Moutiers-en-Puisaye. C'est une PME de trente-huit salariés qui, au coeur d'un territoire rural, perpétue une tradition d'excellence. Elle est capable d'exporter, et ajuste sa production grâce à quoi ? Grâce aux heures supplémentaires.
Aujourd'hui, monsieur le ministre, mesdames et messieurs les députés de la majorité, vous refusez d'entendre ces chefs d'entreprises qui se sont développées grâce aux heures supplémentaires. Vous refusez d'entendre ces salariés, qui en ont bénéficié. Et vous leur dites, au fond : « C'est fini ».
C'est une attaque sans précédent contre le pouvoir d'achat de familles modestes. C'est une attaque d'autant plus inefficace qu'elle est sous-tendue par une idéologie, qui est la réduction du temps de travail. La vérité, c'est que vous êtes les seuls, les seuls en Europe, à rester fidèles à cette idéologie archaïque.