Intervention de Chiara Corazza

Réunion du 18 juin 2014 à 18h00
Mission d'information sur la candidature de la france à l'exposition universelle de 2025

Chiara Corazza, directrice générale de l'association Paris IDF Capitale économique :

C'est sans doute ma qualité d'étrangère, moitié britannique, moitié italienne, et la distance qu'elle crée, qui m'a valu d'être retenue pour promouvoir la candidature de Paris à l'organisation des Jeux olympiques de 2008. Jeux Olympiques et expositions universelles ont plusieurs points communs. Tous créent une dynamique qui tire les investissements et attirent l'attention des media ; tous, où qu'ils aient lieu, suscitent la fierté du peuple organisateur ; tous suscitent une sorte d'union sacrée, comme on l'a vu au sein du comité de candidature à l'organisation des Jeux Olympiques de Paris 2008, où siégeaient, main dans la main, une ministre de la jeunesse et des sports communiste, un président de région socialiste et un maire de Paris membre du RPR.

Les différences entre les deux types de manifestations portent sur les types de public et les retombées qu'elles entraînent. On peut regarder les épreuves des Jeux olympiques à la télévision, et seuls quelques privilégiés participent à la fête. Au contraire, l'exposition universelle est une expérience vécue, qui a un aspect à la fois ludique et pédagogique : on vulgarise le progrès et ses applications, et la manifestation mêle grand public et affaires, comme on l'a vu lors de l'exposition universelle de Shanghai, avec d'importantes retombées pour les entreprises présentes, quelle que soit leur taille. Une exposition universelle est une vitrine de démonstrations technologiques ; ce n'est pas le cas des Jeux Olympiques, occasion donnée à de grands sponsors de « truster » l'économie sans que cela profite ni aux petits commerçants ni aux habitants du pays d'accueil – Londres, on l'a vu, s'est vidé de ses habitants pendant les Jeux. Outre cela, une exposition universelle réunit des publics très divers, dont des universitaires et des étudiants, par le biais des concours d'architecture et des business plans. Enfin, pour les Jeux Olympiques, le Comité international olympique fait la loi, et sa loi est très stricte ; il en va autrement avec le Bureau international des expositions (BIE), qui a bien sûr ses propres critères, mais qui laisse davantage de place à l'inventivité et au pouvoir de conviction des candidats.

Enfin, nous sommes bien placés pour le savoir puisque, par deux fois, ses dossiers de candidature n'ont pas abouti en dépit d'un professionnalisme indéniable, la France ne me semble pas bien préparée pour accueillir les Jeux Olympiques, et les données que nous ne maîtrisons pas sont trop nombreuses. Pour voir retenue sa candidature à l'organisation d'une exposition universelle, les choses sont plus simples: il suffit d'être les meilleurs ! Les membres du BIE peuvent être sensibles à la symbolique du nouveau métro faisant écho à l'ouverture de la première ligne de métro lors de l'Exposition universelle de Paris en 1900 ; à l'accent mis sur la « ville intelligente » ; au fait que l'utilisation des bâtiments existants abaissera les coûts ; au volet d'intégration sociale dans un Grand Paris en pleine transformation que n'auraient pas nécessairement les Jeux Olympiques. Enfin, qu'il n'y ait pas eu d'Exposition universelle en France depuis longtemps affermit la légitimité de cette candidature.

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