Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 11 juin 2014 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

En votre nom à tous, je souhaite la bienvenue à M. Yossi Gal, ambassadeur d'Israël en France, que je remercie d'avoir accepté mon invitation, au lendemain de l'élection de Réouven Rivlin à la présidence de l'État d'Israël. Cette audition, ouverte à la presse, s'inscrit dans le cadre des rencontres régulières que nous organisons pour faire le point sur le processus de paix et, plus généralement, sur la situation au Proche-Orient. Nous avons reçu M. Hael Al Fahoum, chef de la mission de Palestine, le 7 mai dernier.

Nous évoquerons l'accord inter-palestinien du 23 avril. Le président Mahmoud Abbas a reçu lundi 2 juin la prestation de serment du nouveau gouvernement d'unité nationale, annonçant la « fin de la division ». Laurent Fabius l'a rappelé au moment de la signature de l'accord, la France a toujours été favorable à l'unité palestinienne, mais tout nouveau gouvernement devra respecter trois conditions : reconnaître l'existence de l'État d'Israël, refuser le recours à la violence et accepter l'ensemble des accords conclus. Nous souhaitons que des élections nationales soient organisées rapidement ; les autorités israéliennes, dont nous savons l'opposition à l'accord, permettront-elles la tenue de ces élections, notamment à Jérusalem-Est ?

Les pourparlers avec les autorités palestiniennes sont suspendus et, sur place, la situation s'aggrave. L'Autorité palestinienne s'est déclarée favorable, sous réserve de la libération des prisonniers prévue le 29 mars, au lancement de négociations de trois mois sur le tracé des frontières, parallèlement au gel de la colonisation pendant cette période. Quelles sont, selon vous, les conditions d'une reprise des négociations ? Comment percevez-vous l'implication des États-Unis ? Les Américains sont-ils en passe de renoncer à leurs objectifs ? Si tel est le cas, l'Europe et la France devraient-elles prendre le relais ? Quelle forme pourrait alors prendre leur soutien au processus de paix, sur le plan économique et sur le plan de la sécurité ?

Le ministre israélien de la défense, Moshé Yaalon, a récemment affirmé que les États-Unis et Israël devaient mobiliser « tous les moyens » pour faire face à la « menace » nucléaire iranienne. En théorie, la négociation avec l'Iran se termine fin juillet, mais elle peut être prolongée de six mois en tant que de besoin. À quelles conditions jugeriez-vous acceptable un accord final avec l'Iran ? L'hypothèse régulièrement évoquée d'une intervention militaire est-elle sérieuse ?

Nous serons très attentifs à ce que vous nous direz des autres pays voisins d'Israël. Quels sont les effets prévisibles sur vos relations bilatérales et sur la situation à Gaza de l'élection du maréchal Al-Sissi en Égypte ? En Syrie, la guerre se poursuit et avec elle une épouvantable tragédie, mais l'impasse diplomatique semble complète ; quelles sont, selon vous, les conditions du règlement politique du conflit ?

Je vous l'ai dit en m'entretenant brièvement avec vous il y a quelques instants, monsieur l'ambassadeur, la fusillade dramatique qui a eu lieu au Musée juif de Bruxelles nous a choqués, émus et inquiétés, comme nous le sommes à chaque fois que se produit un attentat antisémite. La France, pleinement mobilisée pour combattre ces actes, s'emploie avec la Belgique à renforcer la lutte contre les menaces terroristes de ce type au sein de l'Union européenne, par des mesures de prévention, d'identification et de surveillance des combattants étrangers qui reviendraient de Syrie. Le Premier ministre a d'ailleurs annoncé la prochaine discussion d'un projet de loi tendant à renforcer nos outils de prévention, de surveillance de nos compatriotes qui partent là-bas et de sanction. Comment évaluez-vous la montée en puissance des groupes extrémistes en Syrie et la menace qu'ils présentent ?

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