J'en viens à la suite de mon propos, qui vous intéresse très directement. Madame et monsieur les ministres, je viens d'exposer l'objet de mes préoccupations. Je ne serais pas juste si je ne vous disais pas ce qui motive aujourd'hui mes espérances. Je veux saluer votre volonté de réorienter – peut-être même devrais-je me contenter de dire « votre volonté d'orienter » – la politique ferroviaire de notre pays. Ainsi, vous venez d'annoncer la remise à plat du schéma national des infrastructures de transport conçu par le précédent gouvernement.
Comme dans d'autres domaines – je pense notamment à la santé –, le gouvernement de M. Fillon n'avait pas hésité à faire tourner la planche à promesses, faute de faire tourner la planche à billets. Tout y était, ou presque : les liaisons ferroviaires qui relient tout à tout le monde, les liaisons routières et fluviales qui désenclavent tous les territoires, les opérations d'intervention sur les réseaux existants. Rien ne manquait, sinon les financements ! L'ampleur des investissements a été évaluée à 245 milliards d'euros sur vingt-cinq ans. Le niveau de participation de l'État nécessaire serait de l'ordre de 90 milliards d'euros, alors que les dépenses annuelles de l'État pour les infrastructures sont de l'ordre de 2 milliards : faites vos comptes ! Et 56 milliards étaient à la charge des collectivités locales, ce qui est également hors de proportion.
Je salue donc votre volonté, madame et monsieur les ministres, de dégager une vision partagée et réaliste de ce schéma. Je loue votre décision d'avoir confié à une commission la charge de trier, hiérarchiser et mettre en perspective les grandes infrastructures, même si – vous le comprendrez compte tenu de ce que j'ai pu dire au début de cette intervention – je regrette qu'aucun parlementaire francilien n'ait été retenu. J'ai toutefois compris que le rapporteur spécial que je suis serait associé à l'ensemble des travaux de cette commission. Je me félicite de la nature de la mission confiée à cette commission, c'est-à-dire la priorité donnée aux transports du quotidien, à la rénovation des réseaux existants et à l'amélioration à court terme du service rendu aux usagers.
Monsieur le ministre des transports, vous serez également le ministre qui a mis en oeuvre l'écotaxe poids lourds, pourtant prévue dès 2009 après le Grenelle 1.