Intervention de Jean-Marie Le Guen

Séance en hémicycle du 9 novembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Écologie développement et aménagement durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Le Guen, rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je souhaite, madame la ministre, apporter le soutien de la commission des affaires étrangères à votre budget et à vos propositions.

Je vais tenter de rendre compte des débats qui ont eu lieu au sein de la commission, contribuant utilement à la réflexion sur notre politique et notre souveraineté énergétiques ainsi que sur ce que pourrait être une politique européenne en la matière. Nous avons conscience qu'une vision européenne viendrait renforcer nos intérêts nationaux et nous donnerait, à nous Français, mais aussi aux Européens, une capacité d'innovation et de rayonnement grâce à une politique énergétique dynamique.

Hélas, la situation de ce que l'on pourrait appeler l'Europe de l'énergie en est à un stade très peu avancé. Il y a bien ici ou là une politique de la direction générale de la concurrence, qui pousse à une logique de concurrence intensive sans apporter de réelles solutions aux problèmes auxquels nous sommes confrontés, tels que la souveraineté énergétique, le réchauffement climatique ou la décarbonification de notre industrie.

J'ai approuvé, madame la ministre, votre propos sur l'hydroélectrique. Nous n'avons pas, en effet, à nous soumettre à une vision pour le moins dépassée. L'énergie est un enjeu-clé, non seulement de notre retour à la compétitivité industrielle, mais également de la construction européenne.

C'est sur cette double question que nous voudrions vous entendre, madame la ministre. Comment allons-nous contribuer à relancer l'Europe de l'énergie, notamment dans le cadre de la relation franco-allemande ? Chacun a pu en effet constater que nos deux pays avaient des positions divergentes. Plutôt que de regretter ou de nous offusquer de ces divergences en matière de stratégie énergétique, il serait plus utile de mettre en commun notre recherche, nos techniques, nos investissements en matière de réseau afin de nous renforcer mutuellement, en y associant le cas échéant d'autres pays européens – mais autour d'une logique franco-allemande. Pouvez-vous, madame la ministre, préciser la dimension stratégique de votre action dans ce domaine ?

Pouvez-vous par ailleurs, suite aux annonces – que nous approuvons – du Président de la République, préciser ce qui a trait aux négociations annuelles sur le réchauffement climatique ? Il est en effet probable que l'Europe accueillera un sommet mondial, soit en 2014, soit, plus vraisemblablement, en 2015. Après l'échec de Copenhague, après la réussite somme toute modeste de Durban – nous verrons ce que donnera Doha –, nous ne pouvons que constater la nécessité de rebâtir une stratégie internationale de lutte contre le réchauffement climatique.

Il faudra partir des réalités, en tenant en compte des mauvaises nouvelles que j'ai déjà évoquées – les résultats des précédentes réunions internationales –, mais aussi des bonnes nouvelles, comme la réélection du président Obama qui devrait limiter – et seulement limiter – la dérive continentale entre l'Europe et l'Amérique sur les sujets énergétiques et sur le dossier du réchauffement climatique grâce à un certain rapprochement des points de vue.

Madame la ministre, j'aimerais aussi que vous nous disiez quelles sont les perspectives que vous vous fixez dans l'action de votre ministère pour mettre en oeuvre cet engagement du président François Hollande, qui montre que le Gouvernement est en position offensive sur les questions de réchauffement climatique à la fois au plan national, au plan européen et au plan international. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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