Il nous faut analyser ces dix années, non pas pour porter une critique systématique, ni pour nous défausser de nos responsabilités, ce ne serait pas digne, mais pour tirer les leçons des échecs, pour juger le budget proposé par l'actuel gouvernement à l'aune des renoncements – ils ont été nombreux – du gouvernement précédent.
Je me souviens, une fois n'est pas coutume, de la formule employée par Jacques Chirac, à Johannesburg, en 2002 : « La maison brûle et nous regardons ailleurs ». Eh bien, passée l'étape du Grenelle de l'environnement et de ses quelques acquis, la précédente majorité a fini, elle aussi, par « regarder ailleurs ». La France a pris un retard coupable, par exemple dans le domaine des énergies renouvelables. Quelques chiffres en témoignent : la production d'énergie éolienne installée en 2011 a régressé de 20 % par rapport à 2010. La filière photovoltaïque demeure dans notre pays vingt-cinq fois moins productive que nos capacités hydroélectriques.