Intervention de André Chassaigne

Réunion du 24 juin 2014 à 18h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Il ne s'agit pas de revenir sur tout ce qui a été voté en première lecture. Certains des amendements recalés au titre de l'article 40 portaient sur des évolutions du texte et sur des problèmes déjà soulignés lors des échanges en première lecture ou au Sénat. Je ne doute pas que le ministre en reprenne le contenu pour affiner la rédaction de tel ou tel article.

Ne cédons pas à la tentation d'éluder les questions de fond en crispant le débat sur tel ou tel point, qu'un peu de bon sens peut suffire à régler. Le sens profond du projet de loi, c'est d'ouvrir des chemins nouveaux à notre agriculture. Certes, le texte n'est pas ultra-révolutionnaire, mais il fonde la perspective d'une autre approche de l'agriculture, qui soit non seulement sensible à la dimension sociale, à la dimension environnementale et à la proximité, mais encore à la qualité de la consommation et de la production. Loin d'être rétrograde, cette approche est résolument moderne. N'est-ce pas à la fin du XVIIIe siècle que remontent les analyses de l'économiste anglais David Ricardo, qui, sous le couvert d'une prétendue professionnalisation, envisageait une agriculture fondée sur une concurrence parfaite, une production spécialisée, une productivité toujours croissante ? La recherche sans fin de prix toujours plus bas, voilà la vision ancienne et rétrograde ! L'intelligence et la modernité sont du côté de ce projet de loi, qui a permis une prise de conscience. Il serait dommage qu'il donne lieu à des débats sclérosants.

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