Une fois n'est pas coutume, je soutiendrai Mme la ministre. Il est en effet important de rappeler pourquoi le diesel fait débat ; nous en avons longuement débattu au Conseil national de l'air.
Tout d'abord, permettez-moi de vous préciser, monsieur Baupin, que ce n'est pas en supprimant le diesel que vous ferez disparaître le problème des particules fines en France. Le diesel est en effet une des sources d'émission de particules fines, au même titre que l'agriculture ou le chauffage, notamment le chauffage au bois ou utilisant des énergies fossiles.
Par ailleurs, les raisons de la prédominance des moteurs diesel dans notre pays tiennent à notre outil industriel et à l'existence de grandes marques françaises auxquelles nous tenons tous, qui constituent une force de frappe en France, en Europe et dans le monde.
Cette prédominance s'explique également par le fait que nous ne sommes capables de contrôler les particules PM 10 – et demain les PM 2,5 – que depuis 2008. Avant cette date, le débat sur les véhicules était exclusivement centré sur la question du CO2. Dans ces conditions, les véhicules diesel dégageaient moins de CO2 que les véhicules essence.
Ainsi s'explique la prédominance du moteur diesel, avec d'un côté la politique industrielle des grands constructeurs français et des raffineries spécialisées dans le diesel, de l'autre un débat portant exclusivement, avant 2008, sur le réchauffement climatique et les gaz à effet de serre.
Depuis, les constructeurs ont engagé des réflexions technologiques, créant notamment le moteur essence trois cylindres permettant tout à la fois d'abaisser la consommation et de limiter les émissions de gaz à effets de serre et de particules.
De plus, je rejoins Mme la ministre concernant la norme Euro 6, qui s'appliquera…