Je suis globalement satisfaite de la politique proposée, qui se distingue des politiques précédemment menées. Toutefois, j'exprimerai de profondes inquiétudes quant au programme 304.
J'ai bien compris que, dans un souci de remise à plat, ce qui n'est pas traité dans ce programme le sera dans le cadre de la Conférence nationale et du plan quinquennal de lutte contre la pauvreté et les exclusions. Néanmoins, ignorant la manière dont nous y serons associés et dans la mesure où nous nous exprimons aujourd'hui sur le PLF 2013, c'est en fonction de cet état de fait que j'exprimerai mes réserves.
Si je connais l'engagement de Mme Marie-Arlette Carlotti dans le secteur dont elle a la charge, ce programme ne doit pas donner le sentiment que les pauvres peuvent attendre ! Si la crise que nous traversons rend les mesures d'économie souhaitables et nécessaires, il est néanmoins des secteurs dans lesquels ces mesures d'économie ainsi que la stagnation des crédits posent véritablement problème. Car la crise concerne avant tout les pauvres pour qui elle ne date pas de 2008 ! C'est donc en priorité dans leur direction que doivent se concentrer nos moyens ! En tant que 6e puissance économique mondiale, il en va de notre responsabilité morale, et tout particulièrement de celle de notre majorité.
Le non-recours aux droits doit également nous alerter : il ne traduit bien évidemment pas une diminution des besoins mais leur non-satisfaction. Manquant sa cible, le dispositif est donc mal utilisé.
Enfin, nous plaçons tous nos espoirs dans la Conférence nationale, le plan et l'action de ministres ici présentes, et nous soutenons l'augmentation du budget traitant de la situation des personnes les plus fragiles, que ce soit au regard du handicap, de leur âge, de leur dépendance ou de leur pauvreté. Si ces personnes ne se plaignent pas et sont beaucoup moins organisées que ceux qui s'appellent eux-mêmes « les pigeons », elles n'en sont pas moins légitimes et ne nous obligent que davantage !