Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 30 juin 2014 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale rectificative pour 2014 — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Monsieur le secrétaire d’État, lorsque vous étiez rapporteur général du budget et que vous avez doublé la surtaxe, vous ne l’avez pas annoncé sept mois avant, ni même un an avant que le Président de la République nous ait annoncé, le 9 septembre 2013, qu’on allait voir ce qu’on allait voir, que les problèmes posés par la compétitivité et le pouvoir d’achat étaient majeurs, ce dont nous convenons tous ici.

De surcroît, vous nous dites qu’une telle disposition ne pouvait pas être intégrée dans le projet de loi de finances pour 2015, car le délai aurait été trop court pour la modification du logiciel de paie des entreprises. Soyons sérieux ! Dans les entreprises, l’on sait très bien à quel moment interviennent les augmentations de cotisations ! On ne l’apprend pas six mois avant ! Élevons un peu le débat, lorsque nous parlons de choses aussi sérieuses que celles-là !

Si vous le faites maintenant, il faut vous en donner les moyens et trouver l’argent, comme l’a dit le secrétaire d’État. Vos propos laissent apparaître, ne vous en déplaise, que le problème de la compétitivité des entreprises et du pouvoir d’achat des salariés ne sont pas les priorités du Gouvernement.

Nous le regrettons amèrement, car nous ne cessons de vous dire que vous faites fausse route depuis deux ans. Je me souviens encore des déclarations de Jean-Marc Ayrault, selon lesquelles neuf Français sur dix seraient épargnés par les augmentations d’impôt ! Nous savons ce qui est advenu : la baisse du pouvoir d’achat. Maintenant que vous décidez une baisse des cotisations, vous la décalez au 1er janvier 2015, alors qu’il y a une urgence absolue !

Vous commencez donc à comprendre que l’entreprise n’est pas l’ennemie du salarié. Bien au contraire, s’il n’y a pas d’entreprise, il n’y a pas d’emplois. Mais parallèlement à cette baisse des charges annoncée, en complément du CICE, vous vous sentez obligés d’annoncer cette baisse des cotisations, pourtant indispensable. Vous pouvez le faire maintenant, mais vous ne le voulez pas. Les Français s’en souviendront.

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