Intervention de Xavier Bertrand

Séance en hémicycle du 17 juillet 2012 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Bertrand :

Sur les bancs de la majorité, il y a des avis contrastés. Il y a ceux qui, par idéologie, pensent que le partage du travail est une règle qui peut fonctionner et qui sont évidemment vent debout contre cette mesure de défiscalisation. Et puis, il y a les autres, qui sont parfois élus dans des circonscriptions plus populaires et qui savent qu'ils vont avoir du mal à regarder dans les yeux les ouvriers à qui ils vont retirer le bénéfice de la défiscalisation des heures supplémentaires. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Il y en a certainement peu parmi vous qui sont allés dire en face, pendant les campagnes présidentielle et législative, que c'en serait fini de l'avantage de la défiscalisation et des charges sociales. Il y en a peu qui sont allés dire aux salariés qu'il y avait un mensonge dans le programme de François Hollande et que tout le monde serait logé à la même enseigne, même ceux des entreprises de moins de vingt salariés, que c'en était fini de la défiscalisation pour tous les salariés de ce pays qui faisaient des heures supplémentaires. Vous avez menti, voilà la réalité !

Sur la question du partage du travail, monsieur Bricout, vous qui êtes dans une circonscription voisine de la mienne, je vous donne rendez-vous pour aller voir l'entreprise que vous évoquiez. Vous leur demanderez pourquoi, au lieu d'utiliser les heures supplémentaires, ils ne recrutent pas soixante salariés de plus. Ils vous diront quelle est la réalité économique, que les heures supplémentaires ne reviennent pas forcément mois après mois et que la réalité économique n'est pas dictée par les députés socialistes, mais tout simplement par les besoins du marché et par les possibilités de main-d'oeuvre. Voilà comment marche l'économie !

Dans une entreprise de vingt salariés où quinze salariés font des heures supplémentaires, parfois deux heures par semaine, ce n'est pas en privant ceux-ci de leurs heures supplémentaires que vous pourrez recruter quelqu'un pour trente heures par semaine. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Voilà la réalité ! L'économie ne marche pas comme vous le dites ! Écoutez ce que disent les chefs d'entreprise : ils ont bien souvent plus de bon sens que n'en témoigne votre majorité, ce soir encore.

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