Intervention de Serge Janquin

Réunion du 18 juin 2014 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Janquin :

Je n'ai guère envie d'ironiser sur les responsabilités des uns et des autres, tant la situation me paraît grave et sans précédent. L'installation d'un califat jihadiste à cheval sur la Syrie et sur l'Irak est un événement tout à fait considérable.

Il s'agit de mesurer la portée de ce grand chambardement, qui va conduire à des renversements d'alliance, et de rechercher quel est, dans cette affaire, l'intérêt de la France et de l'Union européenne.

C'est une région du monde que nous connaissons bien, et sans doute mieux que d'autres, pour des raisons historiques. Nous y avons pris des initiatives qui n'étaient pas inconsidérées. On nous y avait d'ailleurs poussés, avant de nous abandonner.

On sent bien que la négociation sur les enjeux nucléaires en Iran va se trouver transformée, sans doute du fait de concessions américaines dont nous ne mesurons pas la portée et sur lesquelles nous avons plus que des réticences.

Nous allons nous retrouver en bas de la liste des acteurs qui comptent dans cette région. Les Américains ont agi en fonction de leurs intérêts, la France et l'Europe n'ayant pas su faire prévaloir les leurs. Je plaide pour que nous portions une très grande attention à cette situation et que l'on explore la voie d'une politique autonome en France et en Europe.

Les Etats-Unis vont probablement reprendre le commerce du pétrole avec l'Iran, alors qu'une grande banque française se fait condamner par les Américains. Cela suffit ! La diplomatie américaine est une catastrophe dans cette région du monde, y compris dans les négociations entre Israël et la Palestine. Pour rien au monde, nous ne devons rester accrochés à cette politique. Il faut, au contraire, dénoncer son incurie.

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