Plus que jamais, on l'a rappelé, nous avons besoin de la culture. Celle-ci est source de développement économique, social et humain pour la société tout entière ; mais, au-delà de ces enjeux, chacun a droit au beau, à l'émotion, à la découverte, et son accès à la culture est source de civilisation.
Je regrette que votre ministère ne soit pas considéré comme prioritaire, au même titre que celui de l'éducation nationale, et ne voie pas ses crédits augmenter. Vous nous appelez à réagir pour éviter que le prochain budget ne ressemble à celui-ci, mais une loi organique, que mon groupe n'a pas votée, nous soumet à un engagement triennal.
Dans un cadre budgétaire réduit, vous privilégiez les structures locales qui ouvrent l'accès à la culture et permettent aux jeunes artistes en résidence de trouver leur public. J'ai mesuré l'attachement de celui-ci au Studio Théâtre de Stains ou à l'orchestre Divertimento, qui, sous l'autorité de la directrice du conservatoire d'une ville populaire, a acquis une renommée internationale. Au-delà de la question des moyens, quelle est votre philosophie sur ces structures locales qui atteignent l'excellence en favorisant l'accès de tous à la culture ? Comment voyez-vous leur développement dans les prochaines années ?
Dans les villes populaires dont je suis l'élue, les conservatoires, que certains présentent comme élitistes, accueillent des enfants qui seront demain des artistes de renom. Vous vous êtes engagée à rénover la politique d'éducation artistique et culturelle avec le concours des collectivités territoriales. Qu'attendez-vous d'elles, alors que leur dotation globale de fonctionnement, qui avait déjà diminué sous une majorité de droite, continuera de baisser dans les prochaines années ?
Que pensez-vous du partenariat public-privé, auquel la précédente majorité tenait tant, mais dont le coût réel pour l'État comme pour les collectivités territoriales s'avère considérable, en termes de loyers et de frais financiers, notamment quand il s'agit de grands équipements comme le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée ?
Je regrette la baisse des crédits alloués aux acquisitions. Pour ne citer que cet exemple, il était indispensable de mettre les manuscrits de Robespierre à la disposition des chercheurs et des historiens. Quelles sources de financement externes existe-t-il dans ce domaine ?
Enfin, comment faire perdurer les missions et les métiers d'un ministère dont les recrutements continuent à baisser après des années de RGPP aveugle menée par la droite ?