François Mitterrand disait que c'est en période de crise que la culture est prioritaire, et Jean Monnet que, s'il fallait recommencer l'Europe, il le ferait par la culture. Quelle que soit notre orientation politique, nous nous rejoignons sur un point : il faut toujours plus de culture !
Certains députés ont émis des critiques caricaturales sur ce budget. Trop peu ont souligné son épine dorsale : la politique culturelle ambitieuse que vous proposez. Certes, les crédits baissent, mais la culture ne pouvait s'exonérer de la lutte pour redresser les comptes publics. Cela dit, son effort sera difficilement renouvelable.
Les priorités de ce budget sont la jeunesse et la culture, l'art et l'éducation, qui doivent devenir aussi inséparables que les oiseaux de Hitchcock. Entre création et patrimoine, vous proposez un juste équilibre, car la création d'aujourd'hui est le patrimoine de demain. Dans le dialogue avec l'outre-tombe que nous avons ouvert, Baudelaire pourrait répondre à Malraux : « La modernité, c'est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l'art, dont l'autre moitié est l'éternel et l'immuable. »
La conquête de l'espace public numérique, nouveau lieu de création et de diffusion, est une de vos priorités, avec l'acte II de l'exception culturelle, qui participe au rayonnement international de notre pays. Vous nous offrez ainsi un regard complet sur la culture, un vrai projet qui unit culture et lien social, culture, développement économique et création d'emploi, culture et aménagement du territoire, enfin culture et éducation.
Certes, des grands projets – ou prétendus tels –, qui n'avaient pas été budgétés, ont été abandonnés ou reportés, mais, comme vous l'avez souligné, une accumulation de grands projets ne fait pas une politique culturelle.