Madame la ministre, ce projet affiche comme objectifs l'amélioration de l'état de santé de la population et la réduction des inégalités territoriales. Dans ce cadre, le dépistage constitue une priorité. Certains de mes collègues ont évoqué les inégalités dans le domaine de la médecine générale ; je voudrais, pour ma part, vous parler de la gynécologie médicale.
Le faible nombre de postes d'internes attribués à cette spécialité – autour de 20 chaque année – ne permettra pas d'assurer le remplacement des gynécologues qui partiront à la retraite dans les années à venir. Se posera dès lors la question de la pérennité de la spécialité dans les hôpitaux, voire de la pérennité des services sur nos territoires. D'autre part, cette situation exige des sages-femmes un surcroît d'activité, de jour comme de nuit, ce qui se solde par une dégradation de leurs conditions d'exercice.
Selon l'Observatoire national de la démographie des professions de santé, un quart seulement des femmes en âge de consulter un gynécologue l'ont fait en 2011. Vous insistez sur la prévention, madame la ministre, mais la baisse de votre budget de 6,3 % – de quelque 40 millions d'euros – nous laisse perplexes quant à votre volonté d'atteindre vos objectifs en la matière.
À ce constat s'ajoute la réalité des déserts médicaux. Mon département de l'Orne risque de devenir un désert médical gynécologique : la pénurie de médecins y touchera 45 % de la population.
Madame la ministre, quels engagements envisagez-vous de prendre pour remédier à cette situation et atteindre votre objectif de prévention ?