Intervention de Bertrand Pancher

Réunion du 2 juillet 2014 à 9h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Le groupe UDI votera bien entendu pour la ratification de cet engagement pour la deuxième période de mise en oeuvre du protocole de Kyoto. L'ambition de cet engagement reste très modeste : il ne fait que reprendre les engagements européens du paquet Énergie-Climat, dont les ambitions seront très vraisemblablement enterrées du fait des efforts d'un certain nombre d'États de l'Union et de la violence de la crise économique.

La ratification de cet accord sera-t-elle suffisante ? Comme l'a dit le rapporteur, pas du tout. En 2002 l'engagement des grands pays développés concernait 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Nous sommes actuellement dans un dispositif réunissant moins de pays et ne concernant donc plus que 19 % de ces émissions. Nous exprimons donc de très vives inquiétudes, d'autant qu'il s'avérera très difficile de parvenir, lors de la conférence de Paris, à un vaste accord qui, à défaut d'être contraignant, sera tout de même crédible. Un grand nombre de pays occidentaux, y compris en Europe, ont baissé les bras.

L'Union européenne a toujours été en première ligne dans l'action mondiale contre le réchauffement climatique. Mais elle éprouve actuellement de très grandes difficultés pour construire une politique commune ambitieuse et durable en la matière. La concrétisation du nouveau paquet Énergie-Climat n'est pas du tout convaincante, à travers la matérialisation d'objectifs ambitieux pour arriver à une trajectoire du « facteur 4 » en 2050. Le marché du carbone s'est écroulé, faute de volonté politique. Enfin, le vrai moyen qui serait un début de régulation environnementale aux frontières de l'Europe se heurte à la volonté de continuer coûte que coûte à se développer en oubliant que l'on va tous subir un réchauffement climatique inéluctable.

L'élu de l'Est de la France que je suis tiens à signaler que c'est la première fois depuis 1945 que les moissons ont lieu si tôt dans l'année, qu'il s'agisse des régions viticoles du Sud de la France ou des régions de l'Est. On assistera très vraisemblablement à des pointes d'augmentation de température de 6 ou 7 degrés pendant l'été, qui seront catastrophiques.

La Cour des comptes a récemment dressé un bilan plutôt négatif de la mise en oeuvre par la France du paquet Energie-Climat. La multiplicité des textes et des objectifs a rendu la politique communautaire difficilement compréhensible.

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