Intervention de Arnaud Leroy

Réunion du 2 juillet 2014 à 9h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Leroy, rapporteur pour avis :

Pendant longtemps, d'interminables débats se sont tenus autour de la question : « Existe-t-il une communauté internationale ? » Pour la première fois, la question climatique permet d'y apporter une réponse affirmative.

Il me semble que les critiques récurrentes entendues sur la Chine sont injustes, car ce pays a réalisé des progrès considérables. Je me suis entretenu, il y a quelques mois, avec des membres de la commission du développement durable de l'Assemblée nationale populaire : le dernier plan quinquennal chinois fixe des objectifs très contraignants en termes de pollution de l'air, d'efficacité énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Tout peut aller très vite là-bas, comme en témoigne la croissance accélérée des « industries vertes » – production de panneaux photovoltaïques, motorisations hybrides, etc. La Chine sera demain un grand acteur des négociations climatiques, non plus seulement sur la défensive, mais au contraire proactif.

Pour ce qui concerne les États-Unis, on est dans l'irrationnel total ! Des pétitionnaires proches du Parti républicain remettent régulièrement en cause la réalité du changement climatique. En 1992, Georges H. W. Bush affirmait encore que « le mode de vie américain n'est pas négociable ».

Or il me semble évident que la question climatique aura des impacts sur la vie de tous les hommes, qu'on le veuille ou non. Aux Pays-Bas, le développement des éco-quartiers flottants redonne de l'espace de circulation à la mer et certains polders sont progressivement abandonnés. En Europe, des règles contraignantes comme la limitation du nombre de véhicules par famille devront probablement être envisagées. La liberté d'action sera parfois encadrée et il appartient aux responsables politiques d'y préparer les esprits et de faire preuve de pédagogie.

On parle désormais du chiffre astronomique de 250 millions de réfugiés climatiques potentiels. Que chacun comprenne bien que, quoi qu'on fasse et qu'en disent certains responsables politiques, ces personnes arriveront un jour sur les rives de la Méditerranée, aux portes de l'Europe.

Il faut donc travailler, agir et éventuellement se confier à notre imagination. Nous ne sommes que trop engoncés dans certains concepts datés de droit international, applicables depuis cinq siècles, comme celui de la souveraineté des États. Un « saut imaginatif » avait été réalisé dans les années quatre-vingt, pour répondre à une thématique comparable en milieu océanique : ayons demain la même imagination que celle des rédacteurs de la convention de Montego Bay !

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