Intervention de Yves Blein

Séance en hémicycle du 3 juillet 2014 à 9h30
Économie sociale et solidaire — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Blein, rapporteur de la commission des affaires économiques :

Pourtant, elle n’en crée aucune. Toutes préexistaient. La loi ne vient somme toute que reconnaître les outils dont les acteurs se sont eux-mêmes dotés avant de les voir consacrer par la nation. Il en va ainsi des chambres régionales de l’économie sociale, de la chambre française de l’ESS, du conseil supérieur et des instances sectorielles, qui organiseront un pan entier de l’économie française et lui donneront l’indispensable lisibilité dont il manquait cruellement.

La loi que nous allons voter inscrit l’ESS dans les territoires, dont elle est déjà un acteur majeur. En effet, elle devance souvent l’action publique en raison de sa capacité naturelle à faire émerger des besoins nouveaux, comme hier la santé et le besoin d’assurance, et à imaginer des formes innovantes pour les satisfaire. Fort logiquement, les entreprises de l’ESS inscrivent souvent leur développement dans l’accompagnement et la mise en oeuvre de nombreuses politiques publiques territoriales.

Enfin, la loi-cadre fait une incursion dans l’avenir de l’économie sociale et solidaire, mettant en valeur sa capacité d’innovation, qu’elle s’attache par ailleurs à définir. Ainsi, le concept d’économie circulaire centré sur le réemploi de produits et matériaux en fin de vie est précisé. L’émergence de monnaies locales comme formes de réappropriation de l’échange, après le détournement de la monnaie vers d’autres usages, trouve ici un premier cadre, tout comme le commerce équitable et la finance solidaire qui sont autant de formes nouvelles constituant les indicateurs avancés d’une société en mouvement dont l’émergence nous montre les centres d’intérêt futurs.

Après notre vote, mes chers collègues, après la conclusion des travaux de la commission mixte paritaire, voire d’ultimes navettes, l’économie sociale et solidaire sera enfin en mesure de répondre de ce qu’elle est et de le faire connaître à nos concitoyens : une forme d’entreprendre éminemment moderne, en phase avec les aspirations de notre jeunesse, caractérisée par le besoin d’engagement, l’envie de consacrer davantage d’énergie au fond qu’à la forme et la recherche enthousiaste de l’épanouissement de la personne avant son enrichissement matériel !

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