Nous partageons la plupart des constats dressés par la Cour dans son rapport ; Pôle emploi les a d'ailleurs rendus publics il y a six mois, dans le cadre d'une refonte de sa stratégie.
Il y a un an, sur l'incitation de plusieurs rapports parlementaires – notamment celui de la mission d'information sénatoriale de 2011 et celui de Mme Monique Iborra –, nous avons engagé une réflexion approfondie sur les conditions de recours aux opérateurs de placement. Pour ce faire, nous avons jugé utile de tenir compte des résultats des évaluations, qui ne concluent pas à la supériorité du recours aux OPP pour l'accompagnement des publics les plus en difficulté, et des nouvelles orientations fixées par l'État et l'Unédic, notamment s'agissant du développement en interne d'une offre d'accompagnement renforcé – 3 500 conseillers de Pôle emploi réalisent aujourd'hui de l'accompagnement renforcé, contre 500 au début 2012.
Nous avons mené cette refonte stratégique en toute transparence, puisque nous avons publié un état des lieux il y a neuf mois et lancé un appel à contributions, dont les parties prenantes étaient les opérateurs privés de placement, les associations de chômeurs, les partenaires de Pôle emploi dans le cadre de la cotraitance et les chercheurs ayant publié sur le sujet. Cette réflexion collective a débouché en février dernier sur une délibération du conseil d'administration, qui a fixé trois principes structurants.
Le premier est de réinternaliser l'accompagnement renforcé, en cohérence avec les orientations stratégiques fixées à l'opérateur, et pour tenir compte des évaluations.
Le deuxième est de conserver une capacité d'ajustement à la conjoncture en recourant aux opérateurs de placement, mais pour les publics les plus proches de l'emploi, afin de dégager du temps pour les conseillers de Pôle emploi pour l'accompagnement de ceux qui en ont le plus besoin.
Le troisième est de nouer une relation de partenariat avec les opérateurs de placement, en développant des échanges sur le terrain, en allégeant les cahiers des charges, et en laissant aux opérateurs des marges de manoeuvre afin d'encourager l'innovation.
Ce processus a débouché sur une deuxième délibération le 25 juin, au cours de laquelle le conseil d'administration a défini les caractéristiques et les objectifs du marché qui sera lancé dans le courant de l'automne par les directions régionales, dans un souci de déconcentration et de territorialisation de notre action.