Intervention de Jean-François Guillemin

Réunion du 1er juillet 2014 à 17h00
Commission des affaires économiques

Jean-François Guillemin, secrétaire général du groupe Bouygues :

S'agissant du prix de rachat d'Alstom, Bouygues a poursuivi deux objectifs dans la négociation. Premièrement, faire le nécessaire pour satisfaire la condition posée par le Gouvernement. Le ministre Arnaud Montebourg comme le Président de la République avaient été très clairs : l'entrée de l'État au capital d'Alstom était la condition sine qua non pour que le Gouvernement donne son accord au partenariat entre GE et Alstom. Notre second objectif était évidemment de préserver les intérêts de la société Bouygues et de ses actionnaires, donc de céder nos parts à un prix n'entraînant pas de pertes pour le groupe.

L'État envisageait d'acquérir immédiatement 20 % du capital au cours de Bourse – 27 euros par action selon mes souvenirs, 28 selon vos informations, madame. Mais Bouygues ne pouvait absolument pas accepter une telle transaction, qui aurait conduit le groupe à enregistrer des pertes après la dépréciation déjà effectuée dans les comptes 2013. Cette situation a débouché sur l'octroi de promesses de vente au bénéfice de l'État, dont celui-ci peut se prévaloir à différentes périodes. Rappelons que l'État n'est pas forcé d'acheter : il peut toujours, s'il le souhaite, acquérir les actions sur le marché, au fil de l'eau, à un prix inférieur aux fameux 35 euros. Mais il peut aussi acheter l'action à 35 euros, au cours de deux périodes, dans des conditions que je pourrai expliciter si vous le désirez.

Il est très important de souligner, comme l'a déjà fait M. Bouygues, que ce prix de 35 euros sera ajusté en fonction de la distribution exceptionnelle qui pourrait avoir lieu si Alstom en décide ainsi – pour une distribution de 10 euros, le prix serait alors de 25 euros. Si les titres Alstom valent environ 35 euros dans les comptes de Bouygues, c'est sur le fondement d'études financières, confirmées par celles qui ont été menées par Alstom et, j'imagine, par les conseils de l'État pour évaluer les conséquences de l'opération GE. Il appartient à l'État de prendre sa décision, mais cette valeur est aujourd'hui tout à fait plausible.

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