À mon sens, le PIA a structuré un premier effort conduit par l'industrie, à travers le CORAC, pour harmoniser les programmes de recherche des industriels et mettre en évidence les thématiques sur lesquels il fallait qu'ils se concentrent. Par exemple, ce qui a été fait au niveau de la plateforme EPICE (Engin Propulsif Intégrant des Composantes Environnementales) sous forme d'une collaboration entre Safran et Airbus, sur des thématiques sur lesquelles ces sociétés n'étaient pas forcément si enclines à collaborer, a créé la base d'une force française relativement efficace dans l'organisation des projets et la définition des feuilles de route. A mon sens, l'ONERA a toute sa place dans le CORAC ; il y participe de plus en plus, notamment pour intégrer au sein des feuilles de route la partie la plus amont. La mise en commun des réflexions et l'habitude d'un travail commun plutôt en confiance a été ressenti de façon très positive par les acteurs de la filière aéronautique. La mise en place du CORAC, antérieure à l'arrivée du PIA, a permis que les projets proposés dans le cadre du PIA soient déjà des projets mûris, réfléchis, résultats de compromis entre les industriels et procédant d'analyses de ce qu'il était nécessaire de faire – la seule réserve de l'ONERA étant que les industriels les ont construits sous forme de plateformes à vocation plutôt technologique ? avec un horizon plus court-termiste que ce que l'ONERA aurait fait en tant qu'établissement de recherche.