Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 24 juin 2014 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Nous avons le plaisir d'accueillir aujourd'hui Mme Paula Vasquez-Lezama, chargée de recherche au CNRS et à l'EHESS et M. David Weinberger, chargé de recherche au département « Sécurité » de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, pour une table ronde consacrée à la situation au Venezuela. Merci à tous deux d'avoir accepté notre invitation. Je précise que cette réunion est ouverte à la presse.

Cela fait plus de quatre mois que le Venezuela est le théâtre d'un mouvement de contestation de grande ampleur, tel qu'il n'en avait pas connu depuis les évènements ayant conduit à la destitution pendant 48h du président Hugo Chavez en avril 2002.

Les manifestations étudiantes et pacifiques qui ont essaimé au début du mois de février dernier pour dénoncer les pénuries et la criminalité ont rapidement été relayées par des groupes déterminés à obtenir le départ anticipé du président Maduro. Son principal opposant, Leopoldo Lopez, a été arrêté le 18 février et est toujours détenu à ce jour. Prétextant l'imminence d'un « coup d'État », les autorités ont durement réprimé les manifestations en tirant à balles réelles à plusieurs occasions. Le bilan de ces troubles est aujourd'hui de plus de 40 morts, de centaines de blessés et de plus de 3000 arrestations. Alors que ce cycle de violences ne semble pas devoir s'enrayer, vous nous direz comment vous envisagez l'évolution de la situation et quelles sont, selon vous, les conditions d'une sortie de crise.

Le président Nicolas Maduro paraît plus que jamais fragilisé. Ses soutiens traditionnels, les couches défavorisées du pays, sont de plus en plus prompts à remettre en cause sa politique, dont ils ne perçoivent toujours pas les bénéfices. Elu en 2013 avec une très courte majorité alors même qu'il avait été désigné par Chavez comme son dauphin, Maduro dispose-t-il selon vous de la légitimité nécessaire pour renouer un dialogue avec ses opposants ?

Plus généralement, vous nous direz si nous assistons, selon vous, à l'essoufflement d'un modèle politique et économique fondé sur la redistribution des revenus pétroliers. Les immenses réserves du pays en pétrole, qui sont les premières au monde, semblent constituer autant un risque qu'une opportunité, puisqu'elles n'ont pas encouragé la diversification de l'économie et qu'elles ont accru la dépendance du pays à ses exportations. Dans ce contexte, face à quels défis économiques se trouve pour vous le Venezuela ?

Enfin vous nous direz comment vous envisagez le rôle des puissances régionales dans l'élaboration d'un scénario de sortie de crise, notamment au sein de l'Union des Nations sud-américaines (UNASUR). Alors que la politique étrangère du Venezuela envers les États-Unis reste marquée par une rhétorique « anti-impérialiste » qui complique les relations entre les deux pays, comment l'Union européenne peut-elle, pour sa part, se positionner ?

Pour répondre à ces multiples questions, je vais, si vous le voulez bien, commencer par donner la parole à Mme Paula Vasquez-Lezama, puis à M. David Weinberger, pour une durée comprise entre 10 et 15 minutes chacun.

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