Je voudrais terminer en évoquant devant vous quelques satisfactions.
La plus importante à mes yeux est celle d’avoir fédéré un grand nombre d’entre vous, dès la première lecture du texte, pour inscrire dans la loi les projets alimentaires territoriaux, proposés par les écologistes et répondant à une volonté forte de recréer du lien de proximité entre nos productions et nos consommations, notamment pour notre alimentation.
Lors de réunions publiques et au cours des nombreuses auditions que j’ai conduites auprès d’élus, d’acteurs locaux, de parents d’élèves, de résidents d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, de dirigeants d’établissements publics ou associatifs assurant une restauration collective quotidienne, d’agriculteurs, de maraîchers, de jeunes en projet d’installation ou en espace test, j’ai pu constater que tous sont prêts à saisir cette opportunité pour relancer une dynamique économique et sociale de territoire autour de l’alimentation.
L’agriculture locale, l’agriculture familiale au service de l’alimentation des habitants représentent aujourd’hui la moitié de la planète. Les conditions de leur maintien face à une agriculture industrielle dépendent aussi des soutiens des pouvoirs publics. Dans le Sud, la coopération internationale et l’encadrement des politiques commerciales doit être à l’oeuvre. En Europe, le transfert des fonds du FEADER de la politique agricole commune aux régions constitue un levier supplémentaire pour enclencher la dynamique vertueuse et circulaire des systèmes alimentaires territoriaux.
La deuxième satisfaction, c’est de voir un statut du métier en phase avec les multitudes de situations existant sur le terrain, une approche de l’installation intégrant la diversité des projets, un statut des sociétés agricoles mieux encadré, la reconnaissance de l’installation progressive, une protection sociale ouverte à un plus grand nombre de nouveaux agriculteurs et pour des activités diversifiées intégrant l’agro-tourisme. Les réorientations données à la formation et à la recherche devraient donner plus de place à l’agro-écologie, à l’agronomie, à l’agriculture biologique et aux systèmes coopératifs.
La troisième satisfaction, c’est que nous ayons enfin pu trouver un cadre juridique amélioré pour l’utilisation des semences paysannes et des produits naturels peu préoccupants. Que de temps passé pour rétablir les droits ancestraux des paysans !