Me faut-il, une fois de plus, en appeler à René Char, qui écrivait, dans Les Feuillets d’Hypnose : « L’impossible, nous ne l’atteindrons pas, mais il nous servira de lanterne ». Légiférer chez nous, ici, ne serait-il pas le bon moyen de tordre, je dis bien tordre, « la main invisible » des adeptes européens d’Adam Smith ?
Mes chers collègues, comme je viens de le dire, ce texte n’est pas exempt d’insuffisances. Il marque cependant un renouvellement salvateur des objectifs de nos politiques publiques en faveur de l’agriculture. Je note ainsi avec satisfaction que l’article 1er de ce projet de loi a été largement réécrit afin de mieux caractériser la volonté politique qui sous-tend ce texte, en faveur d’une mutation profonde et progressive de notre modèle agricole et des pratiques culturales.
De même, le fait d’avoir expurgé du texte quelques-unes des références au dogme libéral de la compétitivité des exploitations ne peut être pour moi qu’un motif de satisfaction.