…ce non-respect de la réglementation, pour s’engager dans cette voie. Les chiffres et les analyses comparatives publiés par le syndicat général des vignerons et le comité interprofessionnel du vin de Champagne – le CIVC – le démontrent d’ailleurs avec vigueur. D’autres exemples, que vous connaissez bien, monsieur le ministre, sont probants, tels le projet Agri-Péron dans l’Aisne, ou encore le réseau de fermes DEPHY en Picardie. Oui, l’agro-écologie est déjà en route !
Il faut aussi soutenir les mesures alternatives aux pesticides, comme cela a déjà été fait pour faciliter les dispositifs de mise sur le marché des préparations naturelles peu préoccupantes, ou encore permettre la reconnaissance des produits de traitement des plantes et des engrais d’origine naturelle.
À l’image des certificats d’économie d’énergie, cette perspective d’expérimentation pour les produits phytosanitaires est une bonne chose, tout comme la création des groupements d’intérêt économique et environnemental. Dans ces domaines, l’évolution du texte est réelle. Toutefois, j’estime que nous ne sommes pas assez à l’offensive en matière d’énergies renouvelables, de méthanisation et de bioénergies.
Les produits phytosanitaires sont présentés – les études l’ont montré – comme de véritables poisons pour l’homme et pour l’environnement. Toutefois, c’est leur usage excessif et incontrôlé qui est dangereux. À cet égard, je voudrais saluer, monsieur le ministre, votre volonté de lutter contre les importations illégales de certains produits en dehors de toutes normes et certifications.
Nous devons favoriser les nouvelles pratiques, dans la continuité du Grenelle de l’environnement. Si l’agro-écologie est la seule direction dans laquelle nous devons nous engager, nous savons aussi qu’il nous faut répondre aux sécheresses ou aux inondations, phénomènes climatiques qui ne sont pas sans conséquences sur la qualité et les rendements de nos productions. Le développement des insectes nuisibles, les maladies touchant les plantes, comme la rouille des céréales ou l’oïdium des vignes, constituent de vraies préoccupations.
Si l’agro-écologie est, je le répète, la seule direction, nous ne devons pas non plus perdre de vue, comme l’ont rappelé plusieurs orateurs, que nous assistons à une évolution démographique sans précédent. La population mondiale devrait passer de 7 milliards aujourd’hui à 9 milliards en 2050, soit une augmentation de 30 %, ce qui entraînera une augmentation de 70 % des besoins alimentaires, alors même que nous sommes à peine capables, dans les bonnes années, de satisfaire les besoins mondiaux actuels.
Avec de l’ambition, la France, puissance mondiale agricole, se doit aussi de pouvoir répondre aux besoins des marchés d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient.