Intervention de Gérard Bapt

Réunion du 7 novembre 2012 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Bapt :

On peut regretter que l'équipe du professeur Séralini se soit si largement appuyée sur les médias pour alerter l'opinion publique, notamment en publiant des images-choc. Il n'en reste pas moins que l'étude a été publiée dans une revue scientifique prestigieuse à comité de lecture. Comment expliquez-vous qu'elle ait été acceptée si elle est aussi peu étayée qu'on le dit ? Faut-il toujours accorder crédit aux revues à comité de lecture ?

Cette étude a été d'emblée critiquée à cause de la taille insuffisante des lots de rats. Le professeur Séralini lui-même en convient, mais il lui aurait fallu trois fois plus d'argent, affirme-t-il. Comment lui reprocher à la fois d'avoir eu recours à des financements privés faute de financements publics et d'avoir travaillé sur des échantillons trop petits ? Que penser, quand on sait que Monsanto a conduit ses études sur des groupes de vingt rats, ce qui ne serait pas plus significatif sur le plan statistique ?

L'un des mérites de l'étude du professeur Séralini aura au moins été que les agences demandent maintenant que soient menées des études à long terme – on n'en avait jamais demandé à Monsanto auparavant !

La firme, non contente de refuser d'être auditionnée par l'ANSES, refuserait aussi l'accès à ses données d'étude. N'est-il pas étonnant que l'on exige, à l'inverse, du professeur Séralini qu'il mette toutes les siennes sur la table ? Dans le domaine du médicament, au niveau européen, les chercheurs et les inspecteurs ont désormais accès aux données des firmes, sans préjudice du secret industriel et commercial.

Le Roundup ne se réduit pas à sa seule substance active, le glyphosate. Tout comme la plupart des vaccins comportent des adjuvants, il contient d'autres molécules grâce auxquelles son principe actif pénètre dans la plante. Les études devraient être conduites non sur le glyphosate, mais sur le produit tel qu'on le trouve dans le commerce.

Chacun s'accorde à reconnaître que des études de long terme, financées sur fonds publics, seraient nécessaires. Monsieur Mortureux, vous avez déclaré que l'ANSES n'en avait pas les moyens financiers : ces études ne devraient-elles donc pas être menées à l'échelon européen ? Il y va quand même de la sécurité de l'alimentation !

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