Revenons sur le cas d'Airbnb. Imaginons que je vais travailler à Bruxelles et que je laisse mon appartement parisien en location sur la plateforme le temps de mon séjour. Quand je loue via une régie, je suis soumis à un prélèvement libératoire car je me trouve à l'extérieur du pays. Or sur Airbnb ce n'est pas le cas. Ainsi, les étrangers qui louent massivement leurs appartements sur Airbnb dans le centre de Paris échappent même au prélèvement libératoire. L'État se prive là d'une énorme recette. Et à côté de cela le législateur veut ajouter une taxe de séjour que nous ne sommes même pas capables de collecter... Les hôtels parisiens sont confrontés à cette concurrence qui relève du travail dissimulé quand, par exemple, le personnel de maison sert les hôtes. Ce n'est plus de l'économie collaborative à proprement parler. Cela ne concerne par exemple pas une personne au SMIC et qui arrondirait ses fins de mois en louant une chambre chez elle. Une personne dans cette situation n'aurait de toute façon pas les moyens d'être propriétaire à Paris.
Faisons un peu de politique fiction et imaginons une taxe de séjour nationale collectée par l'État. Cela poserait un problème politique car la taxe de séjour est le pré carré des maires. D'aucuns l'utilisent bien mais d'autres l'utilisent pour voyager, pour faire des jumelages, etc. Si l'on récupérait ne serait-ce que l'impôt sur les locations meublées en Île-de-France, on n'obtiendrait pas 150 millions d'euros mais bien plus.