Intervention de Laurent Duc

Réunion du 25 juin 2014 à 12h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Laurent Duc, Président de la branche hôtellerie de l'UMIH :

Vous risquez de créer un précédent. Pourquoi la région Rhône-Alpes ne financerait-elle pas un TER entre Genève et Lyon par une taxe supplémentaire ? Pourquoi Paris et pas les autres ? Aujourd'hui, 750 millions d'euros de la promotion touristique sont collectés par les régions au titre des Comités Régionaux du Tourisme pour l'animation des réseaux. Où va cet argent ? Il faut ajouter les comités départementaux, tout cela sur les taxes locales. Seuls 80 millions d'euros sont dépensés par l'État.

Si vous regardez le processus complet, nous nous achetons tous le même mot sur Google. Lyon achète le même mot, la Région Rhône Alpes achète le mot, il en va de même pour le Rhône et pour l'hôtel. Ces quatre acteurs achètent tous le même mot et paient pour cela. Nous-mêmes renchérissons Google. Si je monte aujourd'hui une centrale de réservation française, je vais être soumis à des obligations françaises et mon résultat sera bien différent de celui de Google puisque je vais payer la TVA et des charges en France. Nous discutions de ce problème avec Fleur Pellerin qui a été Ministre de l'Économie numérique et qu'elle est aujourd'hui en charge du tourisme. Elle fait le lien entre ces deux sujets mais cela reste un problème.

Le risque est que nous devenions des prestataires. Expedia, disent avoir dépensé 500 millions d'euros sur le contenu pour pouvoir valoriser les destinations touristiques là où nous cherchons deux millions d'euros pour pouvoir finir le site d'ATOUT France. La Catalogne a dépensé 320 millions d'euros pour la promotion de la Région là où nous ne mettons que 80 millions d'euros. À l'international, quand nous nous retrouvons dans des salons, nous sommes un peu les parents pauvres et ce alors que nous sommes soi-disant la première destination touristique mondiale. Il faut que nous nous en donnions les moyens. Si nous avons l'impression que cela fonctionne aujourd'hui c'est parce que, tels de grands chefs cuisiniers, nous nous reposons sur nos acquis et sur notre renommée. Les chefs se disent « Les gens viennent manger chez moi pour la cuisine ». Demain les gens viendront parce qu'ils auront lu des avis en ligne et ils ne viendront plus si l'accueil n'est pas souriant. La France risque de se retrouver demain dans cette situation. Si nous ne réagissons pas, nous ne serons qu'un prestataire du tourisme international.

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