Intervention de Gérard Feldzer

Réunion du 2 juillet 2014 à 17h00
Mission d'information sur la candidature de la france à l'exposition universelle de 2025

Gérard Feldzer, président du Comité régional du tourisme Paris Île-de-France :

Je suis ici dans une position contradictoire : au conseil régional, j'appartiens au groupe Europe écologie-les Verts, qui est vent debout contre ce projet ; comme président du Comité régional du tourisme, je le défends évidemment – à quelques conditions. Tout d'abord, il faut que les effets de cet événement ponctuel pour la population soient durables. N'oublions pas que les Londoniens n'ont toujours aucun retour sur les investissements consentis pour les Jeux olympiques de 2004. Je n'oublie pas non plus l'annulation du projet d'exposition internationale en 2004 en Seine-Saint-Denis, qui a provoqué une grande amertume dans ce territoire à l'abandon.

Si nous nous décidons, il faudra travailler sur les fondamentaux. Je pense d'abord à la sécurité : un usager sur deux déclare avoir peur dans les transports en commun, même si les agressions sont peu nombreuses. Je pense aussi à l'accueil, sur lequel il y a énormément à faire. Il faut notamment améliorer la formation, initiale et continue – il est question de fonder une université du tourisme, dont je milite pour qu'elle se situe à Marne-la-Vallée. Il faut apprendre à bien recevoir, à bien gérer, à parler des langues étrangères. Le contact humain est indispensable – je pensais le contraire et je me suis trompé. Cela doit commencer dès l'aéroport. Pour être irréprochables sur tous ces points, nous devrons consentir des efforts considérables.

Il faudra mettre en place un réseau de bénévoles. Celui-ci devra irriguer tout le territoire, car tout le monde ne sera pas logé dans Paris : il y aura des hébergements en première, en deuxième couronne ; et dans énormément d'endroits qui devraient être mieux connus, Milly-la-Forêt, par exemple. Ces greeters – des volontaires, retraités par exemple, qui accueillent les visiteurs sur leur territoire, avec le sourire, parce qu'ils aiment partager leur amour pour leur région – devront être valorisés.

Il faudra également revoir notre politique numérique. Aujourd'hui, chacun a son site. Certains sont remarquablement bien faits, comme celui de l'Office du tourisme de la Ville de Paris, mais il faudrait une meilleure coordination, et même des fusions. Laurent Fabius a bien compris cette nécessité de mettre en oeuvre des synergies ; nous pouvons faire beaucoup mieux. Une politique numérique nationale est indispensable, pour construire des applications destinées aux smartphones par exemple, avec une géolocalisation, des réservations en ligne…

D'ici à 2025, nous pouvons accompagner de petits projets – nous disposons pour cela d'un petit fonds régional, doté de 5 millions d'euros par an. Il permet de financer des projets innovants comme des hôtels avec de nouvelles technologies, et de nombreuses petites initiatives, qui plaisent, et qui doivent clairement être orientées dans la perspective du développement durable. Je pense par exemple à « 4 roues sous 1 parapluie ». Le tourisme durable, ça existe ! D'ailleurs, les infrastructures qui seront construites pour l'Exposition universelle doivent durer pour accueillir ensuite des manifestations récurrentes.

Je signale enfin que j'ai été actif dans la promotion de Dubaï 2020 : j'ai collaboré avec eux en tant que cofondateur de l'association Aviation sans frontières, car ils avaient décidé d'investir dans une plateforme logistique humanitaire. Cela représente quelques centaines d'hectares entre le plus gros port du monde et le plus gros aéroport du monde. Ce genre d'initiative a, j'en suis sûr, contribué à leur succès.

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