Madame la ministre, alors que nous allons très prochainement débattre du projet de loi sur la transition énergétique, j’aimerais revenir sur la question de l’approvisionnement en électricité du département de la Guyane qui se caractérise par de fortes disparités. Bien qu’étant un département continental, il est insulaire au regard de son approvisionnement en électricité, d’une part, et de la forte dichotomie entre communes du littoral et sites isolés de l’intérieur, d’autre part. La Guyane est également un territoire spécifique du fait des profondes mutations qui accompagnent son développement.
En outre, du fait d’une croissance démographique exponentielle, cette région atteindra dans les années à venir un seuil critique, entraînant le développement d’une industrie locale qui laisse entrevoir un doublement de la consommation d’électricité d’ici à 2030.
Enfin, la Guyane se démarque du reste du territoire national car elle est la première région de France où l’objectif du Grenelle de l’environnement d’un taux de 50 % de la production électrique issue des énergies renouvelables est déjà dépassé puisqu’il atteint 60 %.
Face aux défis qui s’annoncent, l’idée d’un deuxième grand barrage hydraulique semble faire son chemin. Or il faut bien avouer que le barrage de Petit-Saut n’offre pas un exemple probant de réussite puisque c’est le barrage le plus cher au monde au regard du rapport entre énergie produite et surface inondée.
Des alternatives à ce projet sont possibles : il est avéré que la biomasse et les petites centrales hydrauliques constituent des pistes de production électrique plus que jamais viables économiquement. Le potentiel des centrales sans ennoiement atteindrait ainsi les 100 Megawatts alors que la biomasse pourrait produire quelque 50 Mégawatts, ce qui est quasiment la puissance actuelle du barrage de Petit-Saut. Or dans ces secteurs, les projets sont nombreux, mais rares sont les réalisations.
Madame la ministre, je vous demande de bien vouloir nous éclairer sur la position du Gouvernement sur ce projet de deuxième barrage et sur les orientations que vous souhaitez retenir pour l’approvisionnement de la Guyane en énergies électriques.