Monsieur le député, je suis tout à fait d’accord pour venir sur place, dans ce magnifique département, le long de cette vallée de la Sélune qui est la troisième rivière de France à potentiel saumon, comme vous le savez. Elle fait également partie de la zone d’action prioritaire pour le plan de gestion de l’anguille et l’effacement des barrages de la Roche-qui-boit et de Vezins répond à l’engagement de rétablir la continuité écologique de ce fleuve côtier à très forte valeur ajoutée écologique.
Je comprends malgré tout vos préoccupations, mais comme vous le savez, la concession hydroélectrique étant arrivée à échéance, l’État a décidé de ne pas la renouveler et le préfet de la Manche a notifié cette décision.
Depuis, EDF a été mandatée pour gérer l’ouvrage jusqu’à son démantèlement, afin d’assurer la sécurité des autres ouvrages. Je souhaite que ce projet de démantèlement, auquel vous pouvez bien sûr être associé, soit aussi créateur d’activités et d’emplois. Ce projet de réhabilitation de la vallée permettra de concevoir un projet de valorisation écologique, touristique, environnemental, avec des créations d’emplois. Il s’agit de penser la mutation écologique de ces territoires : la restauration de leur valeur écologique leur donne une valeur ajoutée. C’est aussi une image de marque, une vitrine que la restauration de ce site exceptionnel et de son identité écologique exceptionnelle.
Voyons les choses de façon positive, envisageons le parti que nous pouvons tirer de cette transition, de cette mutation, pour créer et développer des activités d’avenir grâce à la reconquête paysagère de cet espace remarquable. Je souhaite qu’au plan environnemental, le principal enjeu, la maîtrise des sédiments, puisse être correctement géré : il faudra en effet se montrer très vigilant sur la méthode à utiliser pour la vidange des deux barrages.
S’agissant du risque d’inondation, les investigations conduites par mes services, que j’ai vérifiées avant de venir, ont permis de démontrer que l’effacement de ces ouvrages n’aura pas d’effets sur l’ampleur des crues. Nous devons surveiller, avec un observatoire lui aussi très vigilant, ce qui peut perturber l’équilibre de ce site remarquable qui mérite d’être valorisé et qui, j’en suis sûre, sera créateur d’activité économique et de développement touristique.