Intervention de Corinne Erhel

Réunion du 2 juillet 2014 à 16h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCorinne Erhel :

Il s'avère primordial d'accélérer la conversion numérique de la société en suivant des objectifs, une méthode, des calendriers et en s'appuyant sur des moyens humains et financiers dédiés à cette politique. Il est nécessaire que le fonctionnement en silos et vertical s'efface devant un mode d'action plus horizontal. La coopération interministérielle est-elle efficace ? Comment pourrait-on l'améliorer et l'approfondir ?

Une grande partie de nos travaux ont trait à l'éducation et à l'adaptation des compétences : des ambitions ont été affichées dans cet important domaine que nous relayons en proposant l'apprentissage du code – c'est-à-dire de la programmation informatique – à l'école. L'éducation nationale devrait-elle s'inspirer des initiatives menées actuellement comme l'Ecole 42 et d'autres où de nouvelles méthodes d'apprentissage et d'évaluation sont déployées. S'agissant de l'enseignement supérieur, nous proposons de réserver 10 % des bourses doctorales à des recherches portant sur le numérique. Soutenez-vous cette idée ?

De grands acteurs de dimension internationale bouleversent le secteur de la culture, et une entreprise comme Netflix pose un problème nouveau. Comment travaillez-vous en interministériel sur de tels cas qui modifient tous les modèles et toutes les organisations ? La presse repense également son économie générale : quelles actions entreprenez-vous en la matière ? Nous avons rencontré des membres d'une start-up qui propose que chaque auditeur puisse composer son propre journal télévisé à partir de ses centres d'intérêt collectés dans ses données.

Le soutien à l'innovation nécessite de capitaliser les start-up françaises, notamment celles créant des applications mobiles. Il convient de préparer les nouveaux usages et d'accompagner l'émergence de champions en faisant émerger un environnement propice à leur développement. Notre rapport insiste ainsi sur la question du financement de l'innovation. Quel regard portez-vous sur nos propositions visant à combler les phases post-amorçage, importantes pour faire grandir nos entreprises et leur permettre d'attaquer le marché mondial, ou à créer un Nasdaq européen en complément du marché Euronext ?

Nous suggérons également d'évaluer les incubateurs et les accélérateurs qui bénéficient d'une aide : quelle est votre position sur ce sujet ? M. Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, estime qu'il existe trop de fonds de capital-risque en France – on en recense une centaine ; en se prononçant pour une plus grande sélection, il demandait à ce que les rendements soient supérieurs ? Êtes-vous d'accord avec cette analyse ? Comment pourrait-elle se traduire dans les faits ?

L'État doit être exemplaire dans la mise en place de cet environnement et de cette nouvelle culture. Beaucoup d'initiatives ont déjà été lancées, mais nous nous demandons comment l'État fait face à cette transformation et à la gestion d'une temporalité différence ? Comment briser les silos politiques et administratifs ?

La bataille doit se conduire a minima au niveau européen, l'Union européenne (UE) représentant le bon échelon pour penser une stratégie ambitieuse et internationale faisant du numérique le moteur de notre attractivité. Comment valoriser l'expertise de promotion de l'économie française du réseau des expatriés ? Cette demande nous a été adressée lors des auditions.

L'innovation constitue le coeur de la réussite de la transformation numérique, et il convient de dépasser nos blocages culturels. Quels engagements pouvez-vous prendre en matière d'innovation ? Ce rapport propose la mise en place d'un principe d'innovation pour le numérique, indispensable pour conduire la révolution culturelle qui nous permettra de gagner cette bataille et de faire de la France et de l'UE des acteurs majeurs dans ce domaine.

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