Intervention de Pierre Lellouche

Séance en hémicycle du 17 juillet 2012 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

En dépit de votre grande intelligence, monsieur Cahuzac, vous refaites les mêmes erreurs que Mme Aubry, en invoquant d'ailleurs les mêmes arguments, selon lesquels les heures supplémentaires prennent le travail des autres – ce qui, en termes économiques, constitue une bêtise gravissime ! Partout ailleurs, en Europe et dans le monde, on sait que lorsqu'un système travaille, il crée de la richesse, à l'inverse de ce que vous prétendez ! Vous devriez le savoir ! J'étais ici, en 1997, quand cette aberration a été inventée. Et quinze ans plus tard, on y revient !

Votre deuxième erreur est une erreur politique remontant à cinq ans. En 2007, alors que vous étiez dans l'opposition, vous n'aviez de cesse de critiquer le bouclier fiscal, et aviez finalement réussi – n'est-ce pas, monsieur Le Roux – à nous coller les étiquettes de « Président des riches » et de « gouvernement des riches ». (« Et alors ? C'était vrai ! » sur les bancs du groupe SRC.) Savez-vous ce que vous êtes en train de vous faire à vous-mêmes ? Vous êtes en train de vous coller l'étiquette « majorité qui pique de l'argent aux pauvres » ! Vous êtes devenus le parti des bobos, et ceux que vous voulez taxer ce soir, ce sont les ouvriers et les petits employés ! (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)

Moi qui habite rue des Martyrs, je peux vous dire que les bobos qui ont voté pour vous ne sont pas concernés par les heures supplémentaires. En revanche, le commis boucher de la rue des Martyrs, il en a besoin, lui, des 500 euros que vous voulez lui prendre ! Vous avez abandonné les ouvriers pour devenir le parti des bobos, des petits bourgeois ! (Mêmes mouvements.) Je les plains, les cocus de la gauche ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.) Mais croyez-moi : dans les cinq ans à venir, les Français vont vous faire payer ce que vous êtes devenus ! Ils n'oublieront pas que vous leur avez menti, que vous les avez faits cocus !

Votre troisième erreur, mes chers collègues, c'est que cette monstruosité économique va très fortement pénaliser nos entreprises.

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