Plutôt que de tenter de ressouder la majorité – à l'impossible nul n'est tenu –, je m'en tiendrai à un commentaire de portée générale sur l'amendement du rapporteur. Si je reconnais la qualité du travail effectué, je veux tout de même rappeler la genèse de ce projet : il s'agissait, pour le Président de la République, de repousser d'une année les élections cantonales et régionales à venir afin d'éviter un désastre supplémentaire annoncé, en espérant que la situation du chef de l'État, du Gouvernement et de la majorité, ainsi que l'économie du pays, s'améliorent entre-temps – ce qui ne semble pas acquis. Sur ce sujet comme sur d'autres, le Président de la République a donc agi dans la précipitation en chargeant son ministre de l'intérieur de l'époque, devenu Premier ministre, d'élaborer dans l'urgence une réforme élective entraînant un redécoupage régional.
Aujourd'hui, quelle est la situation ? Le texte, examiné dans le cadre d'une procédure accélérée ne prévoyant qu'un seul passage en commission, n'est pas prêt ; la nouvelle carte des régions a été annoncée un lundi après-midi par le Président de la République, suscitant une cacophonie générale ; le Sénat a balayé l'ensemble du texte d'un revers de la main ; le rapporteur revient à la carte annoncée par le Président de la République alors que, dans la salle voisine, le rapporteur saisi au fond est en train d'en faire voter une autre ; enfin, une multitude d'amendements issus de la majorité proposent des cartes toutes différentes : dans ces conditions, il est difficile de croire que nous puissions aboutir à un texte cohérent, apportant quelque chose à notre pays ! Au nom des députés UMP, je tenais à dénoncer ce désastre.