Intervention de Anne Paugam

Réunion du 2 juillet 2014 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Anne Paugam, directrice générale de l'Agence française du développement, AFD :

Des objectifs précis sont fixés au groupe AFD dans le COM, notamment sur le pourcentage d'entreprises françaises susceptibles de se positionner sur les appels d'offre financés par le groupe. Nous disposerons d'éléments de ce type nous permettant de mesurer si les positionnements effectués le sont dans des domaines où il y a effectivement de la compétence française.

Lors de ma dernière audition devant vous, je vous ai communiqué des chiffres précis sur le secteur de l'eau et de l'assainissement, où l'on constate que sur plus des trois quarts de nos financements sur appels d'offre, les entreprises françaises viennent se positionner et, dans 75 % des cas, emportent les marchés.

Cela étant, l'influence française ne se borne pas à la diplomatie économique. Il existe des pays fragiles, ceux dans lesquels il faut travailler sur les secteurs sociaux, quand bien même il n'y a pas d'entreprises françaises. Si on ne retenait que les projets mobilisant les entreprises françaises, bien des missions de l'AFD au service de l'Afrique disparaîtraient. Il faut donc trouver des points d'équilibre et des stratégies d'influence indirectes. Or, en termes de stratégie d'influence, nos homologues sont mieux armés que nous dans certains domaines : ils bénéficient en Allemagne d'un milliard d'euros pour le financement de l'expertise de la part du budget fédéral, sans parler de plus d'un milliard d'euros de subventions dont la KFW dispose par ailleurs. Les Japonais savent aussi jouer de leur influence au travers du financement de l'expertise.

Si nous nous réjouissons des 20 millions d'euros du FEXTE – lesquels ont été déjà engagés pour moitié –, ce montant demeure faible.

S'agissant des pays fragiles, il est difficile de gérer durablement une situation qui appelle en même temps des besoins militaires, humanitaires et de développement. Nous avons récemment renforcé notre cellule crises et conflits, qui est engagée dans une réflexion active avec l'ensemble des parties prenantes, et nous sommes ouverts à améliorer la façon dont on travaille. Je rappelle que nous avons des financements et des projets à effet démonstratif rapide au Nord du Mali.

S'il est vrai que le dispositif français est complexe, le monde l'est aussi. Le principal besoin est la coordination et nous y contribuons autant que possible.

Madame Saugues, un de nos services est dédié au travail avec les associations. Il fonctionne bien, mais il y a beaucoup de demandes. Il y a eu une large concertation l'an dernier avec toutes les parties prenantes pour fixer le cadre d'action des prochaines années. Nous mettons par ailleurs en oeuvre pour le compte du Gouvernement une initiative des ONG françaises en relation avec des homologues étrangers.

Le travail avec les collectivités locales est une dimension très importante. Nous avons déjà beaucoup de partenariats avec elles. Depuis quelques années, nous avons développé la coopération avec ces acteurs majeurs et, cette année, nous avons lancé un financement original, appelé Ficol, consistant à financer des initiatives prises par les collectivités locales françaises. La limite de cette action est que ces financements s'imputent sur l'enveloppe de dons de 200 millions d'euros devant bénéficier par ailleurs aux seize pays pauvres prioritaires ainsi qu'aux pays fragiles qui n'en font pas partie.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion