75 % des bénéficiaires de l'APA et 77 % des personnes accueillies dans un établissement sont des femmes. Ces chiffres pèsent très lourd dans la construction des plans d'aide.
Pourtant certaines spécificités ne sont pas prises en compte. Je prendrai un exemple très précis : un grand nombre de femmes âgées souffrent d'incontinence, notamment à cause d'une mauvaise prise en charge après leurs accouchements. Beaucoup ne sortent plus à cause de cette affection qui a de graves conséquences pour leur vie quotidienne.
Par ailleurs, le handicap ne fait l'objet, depuis une vingtaine d'années, d'aucune évaluation sexuée.
S'il est vrai que les personnes handicapées montrent aujourd'hui leur énergie et entendent prendre leur place dans la société – quel progrès, car souvenez-vous qu'il y a 50 ans, on cachait encore certains handicapés ! –, à l'inverse, les personnes âgées sont plutôt enclines à baisser les bras, tout au moins celles de la génération actuelle, qui ont vécu à une époque où la place des femmes n'était pas reconnue. Celles qui ont 90 ans aujourd'hui ont assisté à la naissance du droit de vote des femmes ! Il est difficile de les amener à prendre la parole.
Ce projet de loi apporte une réponse non plus individuelle mais collective à tous ces problèmes, et à ce titre il me paraît très intéressant.