Le rapport que nous avons l'honneur de vous présenter aujourd'hui, mon cher collègue Yves Fromion et moi-même, vient conclure cinq mois de travaux que l'on peut, pour le moins, qualifier d'intenses.
Nous nous sommes en effet attachés à mener une étude vraiment approfondie du vaste champ d'investigation que vous nous avez confié : l'évolution de notre dispositif militaire en Afrique et le suivi des opérations extérieures en cours, à savoir Serval et Sangaris. Cet exercice de contrôle parlementaire méritait d'être mené d'autant plus sérieusement que nous n'arrivions pas, si je puis le dire ainsi, en « inspecteurs des travaux finis ». Et ce, d'une part, concernant les OPEX, parce que Serval et Sangaris ne sont pas terminées : dans un cas comme dans l'autre, les conditions d'un retrait sont loin d'être réunies à ce jour, et nous y reviendrons. Et d'autre part, concernant la grande manoeuvre de restructuration de nos prépositionnements en Afrique, parce qu'elle est encore en cours : c'est donc en quelque sorte du contrôle parlementaire « en temps réel » que nous avons effectué. Et à cet égard, nous avons, je crois, certains messages à faire passer : il s'agit notamment de tirer la sonnette d'alarme concernant la déflation prévue à Djibouti, et là encore, nous y reviendrons.
Sans prétendre épuiser un sujet aussi complexe que l'Afrique, nous nous sommes quand même attachés à faire tout ce qui était en notre mesure pour en « faire le tour ». Nous avons bien sûr entendu, en audition, tous les responsables français concernés, militaires ou diplomates. Nous avons aussi cherché à croiser les regards, en entendant d'anciens responsables – parfois plus libres dans leurs propos – ainsi que des sociologues, des chercheurs spécialisés dans l'analyse des confits ou de l'Afrique. Bref, des discussions « tous azimuts ».