Intervention de Yves Fromion

Réunion du 9 juillet 2014 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Fromion, rapporteur :

Il convient néanmoins de souligner que l'intervention en Libye n'était pas une intervention française, mais internationale, et que le choix avait été fait, de façon délibérée, de ne pas « mettre les bottes sur le terrain » : on pensait alors, ce qui s'est avéré être une énorme erreur, que les révolutionnaires sauraient prendre et exercer le pouvoir.

Il faut en outre mentionner ici l'action de l'Union européenne. D'une part, elle a du mal à intervenir dans les crises : au Mali, il a fallu que la France mette tout son poids dans la balance pour obtenir un engagement de nos partenaires, et encore nombre d'entre eux se sont-ils fait attendre, et se font-ils pour certains toujours attendre… Mais en Centrafrique, il n'est pas exagéré de dire que l'on peut passer de la déception à la désolation : pour une opération tout à fait à la portée des Européens, personne ou presque ne répond à l'appel.

Mais ce n'est pas tout : même en matière de coopération, c'est-à-dire d'« approche globale », comme dit souvent Lady Ashton, l'Europe paraît bien souvent trop lourde, trop bureaucratique, trop éloignée des réalités du terrain africain. Elle multiplie les initiatives et dépense assez largement, surtout en zone anglophone d'ailleurs, sans toujours contrôler suffisamment le déroulement de ses programmes. Nous n'entrerons pas ici dans le détail des « histoires de chasse » que l'on peut collecter sur le terrain à propos des fonds européens : elles seraient plaisantes si ce n'était pas à la France qu'il revenait in fine de s'engager militairement, quand il le faut, pour protéger les populations ainsi que nos intérêts collectifs. Car, que l'on ne se leurre pas : qu'il s'agisse de trafics de drogue, de migrations clandestines, de trafics d'armes ou de sanctuaires djihadistes, ce qui menace la France menace l'Europe entière.

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