Intervention de Gwendal Rouillard

Réunion du 9 juillet 2014 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGwendal Rouillard, rapporteur :

Il faut ajouter que l'on a très clairement intérêt à tenir Djibouti : c'est un point stratégique de premier ordre et il suffit pour s'en convaincre de voir que les Américains y renforcent leur base – nous l'avons vue –, que les Chinois négocient l'implantation d'une base et que les Russes cherchent également à le faire. Par ailleurs, les Italiens et les Japonais sont eux aussi présents : la position de Djibouti suscite toutes les convoitises. En outre, l'attentat du 24 mai dernier a bien montré que Djibouti et sa région – avec des voisins comme la Somalie ou l'Éthiopie – sont menacés, et avec eux tous nos intérêts dans ce couloir stratégique.

C'est pourquoi il nous paraît plus raisonnable, au moins dans un premier temps, de procéder autrement, et nous avons pu constater que le chef d'état-major des armées partage nos vues sur ce point. Plutôt que de partir du principe du « non-remplacement d'un militaire sur deux » à Djibouti, il s'agirait de s'appuyer sur une analyse pertinente des besoins et des ressources nécessaires. C'est ce qu'a fait l'état-major des Forces françaises stationnées à Djibouti, qui montre qu'il faut un minimum de 1 300 hommes pour rester crédible dans ce contexte géostratégique. Ils sont aujourd'hui 1 950 : le gain d'effectifs serait déjà substantiel. Et 350 hommes, c'est 1 % des déflations prévues d'ici 2019 ; autant dire qu'on est là « dans l'épaisseur du trait ».

Il convient d'ailleurs d'attirer l'attention sur l'actualité de ces derniers jours et de ces dernières heures dans la région. Elle est marquée par de violents affrontements entre des éléments d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (AQPA) et les forces saoudiennes, ainsi que par de nouveaux actes terroristes commis par les Chebabs au Kenya. Il faut bien prendre conscience de la gravité de la situation sécuritaire dans cette zone, et ne pas baisser la garde. La France a besoin de Djibouti, autant que Djibouti a besoin de la France.

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