Sur la Libye, nous ne cherchons pas à être polémiques mais à être lucides. Comment la France peut-elle concilier intervention, stabilisation et normalisation pour le Mali et pour la RCA, en tirant expérience de la réalité libyenne ? Pour être tout à fait précis et honnête, les difficultés – c'est un euphémisme – constatées au sud de la Libye ne datent pas de la fin de l'ère Kadhafi. Notre seule réflexion est la suivante : comment permettre à notre pays d'agir de manière plus efficace ?
Nous avons effectivement rencontré les forces spéciales, avec un angle d'analyse particulier : comment améliorer les complémentarités entre forces spéciales et forces conventionnelles. Vous trouverez dans le rapport des éléments de bilan, au vu de l'expérience dont nous ont fait part les généraux de Saint-Quentin, Barrera et Castres. Pour reprendre une formule utilisée par l'un d'entre eux, il s'agit de répondre à la question suivante : « comment ne pas se marcher sur les pieds ? », d'autant que les missions ne sont pas les mêmes. À partir du moment où les missions sont différentes, on peut construire des complémentarités. Ce qui est certain c'est que l'intervention au Mali a permis aux forces spéciales comme aux forces conventionnelles de progresser certes chacune de leur côté mais, surtout, ensemble.