Intervention de Jacques Myard

Réunion du 8 juillet 2014 à 16h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Au secours ! Aux abris !

Le ministre Laurent Fabius. Aujourd'hui l'unité commune est le dollar, la quasi-totalité des transactions étant libellée en dollar. Il faut donc une autre monnaie ou un panier de monnaies parmi lesquelles l'euro. Pour le traité transatlantique, je suis comme Saint Thomas. On ne peut pas être contre l'augmentation du commerce, mais tout dépend du résultat des négociations sur la pénétration des marchés publics, les marchés agricoles, la défense de nos normes... Si c'est dans l'intérêt de l'Europe et de la France, pourquoi ne pas ratifier ? Dans le cas contraire, le Parlement sera décisionnaire.

Vous m'avez interrogé sur la situation en Israël et dans les Territoires palestiniens. Elle est épouvantable et suscite beaucoup d'émotions y compris dans cette Commission. Comme dans toute situation épouvantable il y a des exactions. Le risque ce sont les vies humaines et un mécanisme qui échappe au contrôle. La France plaide pour la retenue, sinon on repartira dans une situation de violence croissante. Mon sentiment – et j'en ai discuté avec plusieurs partenaires étrangers, y compris israéliens et palestiniens – c'est qu'il y a beaucoup de sujets internationaux pour lesquels la question posée est celle de trouver la bonne solution et le rôle de la diplomatie est de rechercher le bon dosage. Mais dans le cas israélo-palestinien, on sait et depuis longtemps quelle est la bonne solution et la question posée est celle de son application. Chacune des deux parties peut-elle accepter cette solution ? John Kerry a fait beaucoup d'efforts sans succès. Comment faire pour que les parties appliquent la solution sous la pression internationale ?

Sur le point précis du Hamas, dès lors qu'il est impliqué dans l'assassinat des jeunes israéliens, il ne peut pas gouverner. Nous n'avons jamais été opposés à une réconciliation, sous réserve que le Hamas reconnaisse Israël et renonce à la violence.

Plusieurs interventions ont concerné la taxe de séjour touristique. Le tourisme est une question importante et j'ai résumé dans un document diffusé à l'issue des Assises du Tourisme la trentaine de décisions prises dans ce domaine. Nous avons d'abord un gros effort à fournir en matière d'accueil des touristes, de conditions d'arrivée à l'aéroport, de délivrance de visas, d'accueil dans les gares, les hôtels, en matière de qualité aussi. Ensuite, beaucoup doit être fait en matière de formation notamment en langues étrangères. Des efforts doivent aussi être faits en matière de numérique car tout passe désormais par le numérique et il nous faut donc être excellents dans ce domaine. Enfin, les touristes sont nombreux à Paris, un peu vont sur la Côte d'Azur, mais on n'en voit pas en Rhône-Alpes par exemple. Si l'on souhaite faire venir plus de touristes, créer de l'emploi et faire rentrer des devises, il faut faire en sorte qu'ils viennent dans les différentes parties du territoire. J'ai récemment fait une visite dans la circonscription de Michel Vauzelle et visité le MuCEM à Aix-en-Provence, qui témoigne qu'il existe des lieux magnifiques en régions.

La taxe de séjour a des effets en matière d'attractivité touristique. Pour ma part, j'ai seulement diffusé un communiqué mais, comme il était clair, il a marqué le débat. Il y a dans ce dossier un aspect général qui est qu'on a annoncé qu'on n'alourdirait pas les impôts, puis des sujets particuliers ; le rapport qualité-prix en France est perfectible et le relèvement proposé est substantiel. Evidemment, l'impact n'est pas le même pour un grand hôtel, même si nous sommes le deuxième pays le plus cher, et les petits hôtels pour lesquels l'augmentation est importante. Si l'on veut développer le tourisme, il faut trouver des solutions raisonnables et une augmentation forte des tarifs n'entre pas dans cette catégorie. Il faut encourager et non pas décourager le tourisme. C'est un secteur qui, du point de vue de l'emploi et du commerce, est un des plus productifs et qui draine aussi des devises. Une anecdote : j'étais en Inde et j'ai rencontré M. Oberoi qui est propriétaire de grands hôtels et qui me disait vouloir venir en France. En Inde, sur les 1,2 milliard d'habitants, seulement 15 millions voyagent à l'étranger, dont seulement 300 000 vers la France. Un certain nombre vont en Suisse à cause d'un film de Bollywood dont l'action se déroule dans ce pays. Mais le plus beau voyage c'est la France et la venue des touristes contribue au rayonnement de notre pays.

Pour répondre à la question du visa de M. Rouquet, nous condamnons ; notre position n'est pas nouvelle.

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