Merci pour cette note d'étape passionnante. J'avais eu l'occasion d'assister à une de vos auditions et je retrouve les questions posées à l'époque. Vous faites un lien dynamique entre le dépôt, la réserve et la circulation des oeuvres. Vous évoquez une baisse de 16 % de leur circulation à l'étranger entre 2009 et 2011 et vous avancez des pistes d'explications. Vous évoquez une gestion décentralisée dynamique des oeuvres en réserve ou leur usage dans des expositions thématiques à l'étranger qui sont très prisées et très utiles pour l'image de notre pays qui est identifié à la culture, pour le dire vite. Est-ce que cela pourrait contribuer à les mettre davantage en circulation ?
J'ai assisté, il y a quelques années, à l'Institut nordique des études africaines d'Uppsala, à une communication passionnante d'une chercheuse américaine de l'université de Philadelphie sur le trafic des oeuvres culturelles, qui est apparemment plus profitable que le trafic de drogues. Ce trafic est la face cachée de la circulation des oeuvres. Pour revenir à la logique de la conception muséale, faut-il adopter la position proudhonienne selon laquelle « la propriété, c'est le vol » ? Je pense que la régression à ce niveau est un piège. La chercheuse avait participé à la restitution d'un objet rituel africain du musée de Philadelphie au village kényan. Elle nous avait montré le rituel passionnant de l'accueil de l'oeuvre. C'est un sujet compliqué, peut-être à la marge de votre mission, qui susciterait peut-être en soi une autre mission d'information et un autre rapport.