Dans les années 1920, ceux-ci étaient méprisés par la mère patrie. Les veuves des expatriés morts pendant la guerre de 1914-1918 n'étaient pas considérées comme des veuves de guerre. Leurs enfants n'étaient pas pupilles de la nation. Choqué par cette discrimination, un journaliste français installé en Suisse, qui avait décidé d'être la voix des Français de l'étranger, a fondé l'UFE. Celle-ci a longtemps été la seule association à regrouper les Français vivant dans différents pays.
Dans les années 1930, sa situation a évolué de manière très positive. En 1936, Léon Blum l'a reconnue association d'utilité publique. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, c'était la seule association organisée pour les Français de l'étranger. Une mention indiquait sur chaque passeport que l'UFE les accueillait et les aidait quand ils étaient loin de chez eux.
L'association est à l'origine du Conseil supérieur des Français de l'étranger, et de l'Assemblée des Français de l'étranger. Par essence, elle est apolitique. C'est à elle que les Français à l'étranger doivent d'avoir obtenu le droit de vote.
Hélas ! Ceux-ci ont mal voté en 1981. De ce fait, le Président Mitterrand, pour lequel j'ai par ailleurs de l'estime, a décidé qu'il fallait casser l'UFE. C'est pourquoi il a créé l'Association démocratique des Français de l'étranger – ADFE –, dont l'objectif est le même que le nôtre. Les personnes dont la sensibilité est à gauche ont rejoint l'ADFE et quitté l'UFE, qui a acquis la réputation d'être à droite. Quand j'ai pris la présidence de l'association, j'ai été reçu par M. Hubert Védrine, auquel j'ai dit qu'il serait bon de regrouper les deux associations. « Dans vingt-cinq ans, peut-être », m'a-t-il répondu. C'était il y a vingt-cinq ans.
Aujourd'hui, rien qu'en Suisse, on compte plus de cent associations de Français. Il existe même une association des associations, sans parler des associations de pêcheurs à la ligne, de Bretons, de Basques…