Je donnerai un exemple très simple, celui du plus grand axe routier, à savoir la route nationale 4, Strasbourg-Paris. Avec le seuil qui vient d’être adopté, elle seule est concernée, au contraire de la voie romaine Ligny-en-Barrois–Bar-le-Duc–Reims. Que vont donc faire tous les transporteurs routiers venant de Strasbourg et remontant par Vitry-le-François, Châlons-en-Champagne, Reims, Laon, etc. ? Ils vont tous prendre la voie romaine à Ligny-en-Barrois afin d’économiser le péage ! Que fera alors le président du conseil général pour éviter que cette voie romaine, route départementale, ne soit complètement défoncée ? Il interdira aux poids lourds d’utiliser cet itinéraire de substitution, mais les chauffeurs, grâce à leurs petits ordinateurs de bord, optimiseront à nouveau leurs trajets !
Ne supprimons donc pas l’alinéa 6 – je ne suis en effet pas du tout d’accord avec mes collègues sur ce point. Ce qu’il faut, c’est permettre son application en retenant un champ beaucoup plus large et un taux beaucoup plus bas, plutôt qu’une assiette étroite et un taux inchangé. C’est ainsi qu’on réussira peu à peu à mettre en place le dispositif.