Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du 15 juillet 2014 à 21h45
Projet de loi de finances rectificative pour 2014 — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Non à l’augmentation de la taxe de séjour ! J’espère d’ailleurs que c’est son oraison funèbre que nous prononçons car son augmentation ne devrait pas survivre à cette nuit, cela pour quatre raisons.

La première est liée au « timing » : au début de la saison estivale, annoncer l’augmentation d’une taxe qui frappe de plein fouet l’industrie touristique, il fallait le faire – et vous l’avez fait ! Dans le département du Vaucluse, les gîtes ruraux ont calculé pour une famille de quatre enfants, cela reviendrait à une augmentation de 51 % du prix d’un séjour d’une semaine.

Deuxièmement, pour un Gouvernement qui se pique de justice sociale, considérer que la taxe doit être d’un montant identique pour une nuit à 450 ou 500 euros dans un palace, ou à 30, 50 ou 100 euros dans un hôtel, je trouve qu’il y a matière à progresser !

Troisièmement, c’est une réforme qui est très « parisianocentrée », comme l’a montré mon collègue Lellouche : comme il y a un problème à Paris, on met le feu dans toute la France.

Quatrièmement, pour un Gouvernement qui se pique de concertation, nous avons atteint le summum de la non-concertation. Vous devriez, de ce point de vue-là, faire amende honorable.

Ce qui m’inquiète, c’est ce travail de Sisyphe qui nous oblige à rétro-pédaler quelques semaines ou quelques mois après un débat. Ce n’est pas la première fois : je vous rappelle pour mémoire la taxe sur les plus-values mobilières, votée dans le cadre du PLF 2013, tuée par les « pigeons », et enterrée par une simple circulaire ; la taxe à 75 % sur les hauts revenus, qui s’est transformée finalement en taxe sur les clubs de football, plus ou moins appliquée ; enfin, l’écotaxe, qui après moultes transformations, est devenu un ornithorynque, que beaucoup d’animaliers auraient aujourd’hui beaucoup de mal à caractériser.

Nous sommes évidemment contre une taxe qui va venir garrotter, pour reprendre une expression de l’Inquisition espagnole rappelée par Charles de Courson tout à l’heure, l’industrie touristique. En Provence, on explique qu’il y a trois fléaux, le mistral, la Durance et les impôts votés par le Parlement. Eh bien, la mesure que vous avez proposée est l’exacte illustration de ce proverbe !

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