Le relèvement du plafond de la taxe de séjour de 1,50 euro à 10 euros, qui a été voté, en première lecture, dans le cadre du projet de loi de finances rectificatives pour 2014, a provoqué une grande émotion chez les professionnels du tourisme, mais également au sein même du Gouvernement et de la majorité, dont on ne dénombre plus les couacs sur ce sujet. Cette augmentation me paraît dangereuse et totalement contraire à la promotion du tourisme qui est une priorité pour l’emploi, mais également pour le commerce extérieur de la France.
Elle a été adoptée sans concertation avec les professionnels, comme le disaient mes collègues à l’instant, et elle est contraire à l’engagement du Président de la République et du Premier ministre de stopper l’alourdissement inconsidéré des taxes.
Enfin, une telle augmentation est totalement incohérente avec le fait qu’un certain nombre de députés travaillent actuellement sur l’ensemble des mesures relatives à la fiscalité du tourisme. Je sais, monsieur le secrétaire d’État, madame la rapporteure générale, que vous allez me répondre que cette augmentation est une possibilité donnée aux collectivités locales et qu’elles ont le choix de l’appliquer ou non.
Mais vous savez que, compte tenu de la situation financière de ces mêmes collectivités, des 11 milliards d’euros prélevés par le Gouvernement sur ces mêmes collectivités, et des nombreuses charges qui leur sont imposées – mon collègue parlait à l’instant des rythmes scolaires –, elles n’auront pas d’autre choix que d’appliquer cette augmentation.
Monsieur le secrétaire d’État, les professionnels du tourisme, les hôteliers souffrent de la crise économique que nous traversons. De nombreux Français ne pourront pas, cette année encore, partir en vacances et bénéficier d’un repos d’autant plus mérité que les conditions de vie sont dures. Une telle augmentation est loin, contrairement à ce que vous pensez, d’être anodine pour le budget des Français. Alors monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, en cette veille de départ en vacances, je vous demande instamment de ne pas adopter cette hausse dans ce projet de loi de finances rectificative. (Quelques applaudissements sur les bancs du groupe UMP)