Intervention de Patrick Suet

Réunion du 10 juillet 2014 à 10h00
Mission d'information sur le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi

Patrick Suet, secrétaire général de la Société générale :

La structure d'activité de la Société générale est assez différente de celle de la BPCE ou d'autres banques, ce qui explique certains écarts notables. Pour commencer, la pyramide de nos revenus salariaux est dans une large mesure tirée par le haut, dans la mesure où nous sommes les seuls à avoir encore une banque d'investissement extrêmement présente à Paris. Pour cette raison, le bénéfice du CICE est pour nous un peu plus faible que la moyenne. En revanche, l'augmentation concomitante de la taxe sur les salaires, et particulièrement la création de la nouvelle tranche à 20 %, a lourdement touché notre groupe. Au total, le CICE aura rapporté à la Société générale, au sens strict, seulement 26 millions d'euros alors que les diverses augmentations d'impôts, parmi lesquelles l'augmentation de la TVA, précisément destinée à financer le CICE, lui auront coûté quelque 50 millions… Et je n'intègre pas à mes calculs les augmentations d'impôt telles que la taxe systémique bancaire et autres.

Sans conteste, le CICE répond donc à un besoin. Pour un groupe tel que le nôtre, en compétition avec Londres, Francfort et le Luxembourg, l'effort de maîtrise des coûts salariaux est un facteur essentiel pour le maintien de l'activité à Paris. Au total, même si le bilan n'est pas aussi satisfaisant qu'on pourrait l'espérer, le CICE a freiné les augmentations d'impôt. De ce fait, il participe d'un bon mouvement, et surtout, la cible est la bonne : car l'allégement du coût du travail est bien la clé du problème. On oublie trop souvent que nous sommes le seul pays du monde où les entreprises financent un versement transport qui représente 4 % de la masse salariale en Ile-de-France et que la taxe sur les salaires représente plus de 10 % de la masse salariale. Cela n'existe pas ailleurs.

Conformément à la loi, le groupe Société générale, comme la BPCE, a consulté avant le 1er juillet les partenaires sociaux, en l'occurrence le comité central d'entreprise, sur le suivi du CICE. Son produit est affecté à l'investissement, mais les ordres de grandeurs ne sont pas comparables : cela ne représente que 26 millions d'euros sur un effort global de 1 milliard d'euros. Quoi qu'il en soit, tout cela a été exposé aux organisations syndicales.

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