Intervention de Xavier du Colombier

Réunion du 10 juillet 2014 à 11h00
Mission d'information sur le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi

Xavier du Colombier, directeur général de Solvay France :

Le groupe chimique Solvay, coté au CAC 40, est très engagé dans le développement durable et dans les solutions bas carbone. Du fait de notre fusion avec Rhodia, la France est désormais notre premier pays en termes d'activité. Nous y avons 7 000 employés, soit un quart des effectifs du groupe, répartis sur quinze sites industriels, et nous y réalisons 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires. La production française est exportée à 80 %. Nos grands concurrents sont allemands – BASF – et américains – Dow Chemical et DuPont.

En France, le montant de notre masse salariale est du même ordre que celui de notre facture énergétique annuelle, soit 370 millions d'euros. Étant une industrie à consommation intensive d'énergie, nous sommes très exposés à la concurrence internationale. Les facteurs de compétitivité et les coûts de production sont extrêmement importants.

Dès le départ, le groupe Solvay s'est montré très favorable aux conclusions du rapport Gallois et au choc de compétitivité, notamment en ce qui concerne la préconisation d'une baisse des charges sur les salaires jusqu'à 3,5 SMIC. Selon nos calculs, l'impact d'une telle mesure sur notre compétitivité et sur nos coûts aurait été significatif. Compte tenu des salaires élevés pratiqués dans notre secteur, le CICE plafonné aux salaires inférieurs à 2,5 SMIC ne représente que 1,1 % de baisse du coût du travail. Pour 2013, c'est donc un montant de 3,8 millions d'euros que nous inscrivons dans nos comptes pour le recevoir dans trois, voire quatre ans. Si le seuil avait été placé à 3,5 SMIC, la mesure aurait touché 75 % de notre masse salariale, contre moins de 40 % avec 2,5 SMIC.

La mise en oeuvre du dispositif s'est avérée complexe : il aura fallu allier les responsabilités et les compétences des fiscalistes, des responsables sociaux, des services de ressources humaines, et croiser les bases de données internes. Il n'est pas certain, d'ailleurs, que nous ayons mis en place absolument toutes les procédures internes permettant de s'assurer de cette synchronisation.

Pour nous, le CICE est une créance de l'État que nous comptabilisons dans les charges de personnel, selon le conseil que nous ont donné les experts. Il est affecté au besoin en fonds de roulement (BFR) afin d'améliorer nos résultats et nos marges.

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