Notre pays traverse aujourd’hui une crise, qui n’est pas simplement économique et sociale mais qui est aussi identitaire et culturelle. Face à cette crise, les Français se posent légitimement les questions : « Qui suis-je ? », « D’où viens-je », « Où vais-je ? », « Quel est le sens de l’action politique ? », « Quel est le sens de mon engagement national ? », « Quel est le sens de mon territoire ? ».
Il faut que nous leur apportions des réponses qui soient construites, concertées, qui puisent leur authenticité, leur sincérité dans l’histoire, dans la géographie, dans l’économie, dans tout ce qui fait que nous sommes fiers d’être Français, mais aussi d’appartenir à un territoire.
Vous le savez, je suis une fervente défenseure du fait régional, non pas contre l’État – il est le garant d’un certain nombre de services publics, d’une certaine forme d’autorité, d’une vision, d’une cohésion nationale et territoriale –, mais contre la complexité administrative, produite par des siècles de suradministration et d’empilement. On compte même jusqu’à cinq strates, puisque nous avons créé en Île-de-France la métropole du Grand Paris. Bref, nous avons complexifié le paysage administratif français, sans lui apporter ce supplément d’âme que les Français nous réclament.
Oui, je défends le fait régional, mais le fait régional pour tous, si vous me le permettez, chers collègues. Cela veut dire que je défends l’idée de régions fortes qui, face à l’Île-de-France, la région capitale, pourraient affirmer une identité, une prospérité, une vocation au développement économique, social et territorial.
Est-ce là l’objectif de votre réforme, monsieur le ministre ? On n’en sait rien.