Vous comprenez bien que, dans ces conditions, je ne pourrai pas soutenir votre réforme, mais je voudrais simplement revenir sur trois points qui me paraissent vraiment problématiques. Je ne parlerai pas de la carte des régions puisqu’elle est appelée à évoluer encore. Je vous fais confiance : vous profiterez des deux prochaines lectures pour nous présenter une carte entièrement nouvelle en septembre et en octobre. Vous avez tout l’été pour y réfléchir, et l’été, c’est long, surtout quand on change d’avis chaque semaine.
Premier point, vous reportez les élections locales de mars à décembre. Nous avons tous bien compris qu’il s’agissait là du véritable objectif de ce texte. Au lieu de parler des compétences des régions, de la suppression d’un niveau de collectivité, de simplification administrative, vous nous parlez découpage pour une seule et bonne raison : vous en servir de prétexte pour repousser les élections régionales de 2015, de six ou neuf mois, afin de gagner du temps face à une défaite annoncée par la vague bleue des municipales. Je ne pourrai pas soutenir le Gouvernement dans cette démarche purement politicienne.
Deuxième point, vous diminuez le nombre des conseillers régionaux. C’est tout de même extraordinaire : vous créez 330 élus dans la métropole du Grand Paris d’un coup de baguette magique et vous venez supprimer 59 élus régionaux en Île-de-France pour réaliser des économies ! Mais savez-vous seulement, monsieur le ministre, quelles compétences vous donnerez aux conseillers régionaux à l’issue du deuxième texte qui sera examiné cet automne ? Nous devons déjà siéger au sein de 479 conseils d’administration de lycées et vous nous rajoutez entre 800 et 1 300 collèges selon les versions !